Petit à petit, la glacé est en train de fondre, on perçoit très nettement des signes de dégel dans les rangs de l’Opposition concernant la question des délais Constitutionnels.
Le premier signal est parti de l’Unc de Vital Kamerhe. Au sortir de l’audience accordée à ce dernier et à ses alliés, l’opinion nationale a été édifiée d’apprendre que le réalisme commence à gagner la classe politique congolaise.
Devant la presse, Vital Kamerhe a reconnu l’évidence du glissement. Faisant comprendre aux congolais que seules 3 possibilités s’offrent pour résoudre l’actuelle crise congolaise.
Primo : on organise les élections dans le contexte actuel, c’est-à-dire avec le fichier disponible et décrié par tout le monde. C’est la seule condition pour tenir le pari des délais Constitutionnels.
Secundo : on révise partiellement le fichier. Cela va demander 8 mois.
Tertio : on révise totalement le fichier pour un délai de 10 mois.
Dans les deux derniers cas de figure, fait savoir le patron de l’Unc et alliés, point n’est besoin de se voiler la face. Nous irons bien au-delà des délais constitutionnels.
C’est pourquoi, insiste l’ex speaker de la chambre basse, il faut un Dialogue inclusif.
Le but de ce dernier, précise Kamerhe, ne sera pas d’organiser une nouvelle transition, mais de produire juste un nouveau calendrier électoral, assorti d’une date fixe pour assurer la première alternance démocratique en Rdc.
Et à bien suivre Kamerhe, on sent qu’il penche nettement en faveur de l’opinion du report des délais constitutionnels.
Pour éviter au pays la catastrophe, dit-il, nous ne perdons rien à nous fixer un nouveau délai.
En filigrane
Venus de la bouche de l’homme qui était l’incarnation même de la ligne anti-Dialogue et du fixisme sur les délais, ces propos sont à pendre au sérieux. Sans prétende les interpréter de manière exhaustive, ils rendent néanmoins compte de ce que les lignes sont en train de bouger de manière fort significative au sein de l’Opposition.
Et de l’avis de plusieurs analystes, Kamerhe a eu le courage de dire tout haut ce que tout le monde a été obligé de constater avant de le convenir.
Il ressort ainsi que les déclarations incendiaires qui continuent encore à fuser, ne le sont juste que pour le besoin de la consommation politique. Tôt ou tard, vouloir ou pas, tout le monde devra se rendre à l’évidence. Peu importe alors la formule qui sera adoptée pour mettre fin à l’actuelle crise politique. Le plus important sera que le feu aura été éteint à temps. Avant que le pays entier ne s’embrase.
Il semble que c’est là tout le mérite de la médiation de l’Eglise catholique avec l’ombre de Sassou et de Monsengwo en filigrane.
Par LP