11 jours après l’ouverture de la session extraordinaire au Parlement : Toujours pas de plénière à l’Assemblée nationale !

Mercredi 15 juillet 2015 - 11:25
Le Sénat n’a quant à lui tenu que deux séances sur le statut des chefs coutumiers Malgré le refus catégorique de l’Opposition politique parlementaire, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ont exercé un forcing en convoquant, depuis le samedi 4 juillet dernier, la session extraordinaire dans les deux chambres du Parlement. Selon Aubin Minaku et Léon Kengo, cette session devrait durer quatre semaines et traiter d’importantes matières, parmi lesquelles le projet de loi sur la répartition des sièges, rejeté auparavant par les députés et sénateurs, puis renvoyé au gouvernement pour corriger les monstruosités y contenues. 11 jours sans plénière Voilà que du 4 au 15 juillet, aucune plénière n’a été convoquée à l’Assemblée nationale. 11 jours sans plénière, sans aucune raison officielle avancée, alors que les matières à traiter sont extrêmement délicates, notamment pour l’organisation des élections urbaines, municipales et locales prévues en octobre prochain, à en croire le calendrier électoral global publié le 12 février courant par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Quant à la Chambre haute, les sénateurs n’ont eu droit qu’à deux plénières, lundi 6 juillet et mardi 14 juillet 2015. C’était pour discuter du projet de loi sur le statut des chefs coutumiers, à qui ils ont refusé d’accorder les immunités, pour éviter d’en faire de véritables rois intouchables. Finalement, cette loi a été votée hier mardi, » la poire a été coupée en deux « , selon des Congolais présents dans la salle. Néanmoins, un chef coutumier a soutenu que, » désormais, nous serons respectés dans la société « . Si Aubin Minaku avait pris son avion pour Genève, juste après avoir ouvert la session, il faut noter qu’il est déjà de retour au pays il y a de cela près d’une semaine. Même s’il était absent, le vice-président et le reste des membres du bureau pouvaient bien diriger les séances. D’aucuns se demandent s’il s’agit pas là d’une négligence de la part des sénateurs et députés, ou alors ils tentent de convaincre l’Opposition parlementaire de rejoindre l’hémicycle, pour décider ensemble des questions sensibles sur l’avenir de la République démocratique du Congo. Toutefois, ces opposants sont catégoriques. N’ayant pas soutenu la convocation de cette session extraordinaire, ils ont décidé de la boycotter complètement. Comme la Majorité présidentielle a fait un forcing, ils ont préféré la laisser seule face à ses responsabilités, prenant ainsi le peuple congolais à témoin. Certains analystes politiques vont jusqu’à déclarer que cette session extraordinaire a été convoquée alors qu’il n’y avait pas de matières à traiter. Nettoyer un projet de loi en quelques jours L’Opposition parlementaire trouve impossible que le gouvernement fasse le nettoyage de ce projet de loi en quelques jours et le fasse gober aussi vite aux députés au cours de cette session. Au lieu de faire un travail à la hâte, ils souhaitent que l’exécutif prenne tout son temps pour revenir avec ce document lors de la session budgétaire au mois de septembre prochain, et ainsi sécuriser les urbaines, municipales et locales. Il est inadmissible, par exemple, que ce projet de loi indique des sièges même dans des circonscriptions qui n’ont pas atteint le nombre d’électeurs requis. Pour corriger ces anomalies, cela exige du sérieux. Au cas contraire, c’est une fraude électorale programmée. Par Lefils Matady