Vols des voiturettes : l’enquête menée par des éléments de GRI ne fait que commencer

Mercredi 6 avril 2016 - 10:02
Image

Est-ce un bosquet ou une forêt dense, le réseau de vols de voiturettes dont trois membres sont aujourd’hui écroués dans les amigos du Commissariat provincial de la police ville de Kinshasa ?

Pour l’instant, rien ne permet de fixer les esprits sur l’ampleur de ce dossier qui à première vue, promet d’aller de rebondissements en rebondissements. Le fait qu’au cours de premiers interrogatoires, l’un des malfaiteurs, en la personne d’Alain Bale Bale, ait dévoilé aux enquêteurs que son réseau ne ciblait pas seulement des voiturettes, mais aussi des véhicules de grosses cylindrées, telle cette jeep américaine full option de marque Escalator, est révélateur du professionnalisme de son organisation. Il y a lieu de reconnaître que nous ne sommes encore qu’au début des investigations et que poussées plus loin, les recherches vont certainement déboucher sur de nombreux dossiers de vols dont les butins n’ont jamais été retrouvés. Il est probable que le Commissariat provincial se retrouve comme par enchantement sur la piste d’une de redoutables bandes de voleurs de véhicules et de trafiquants de voitures volées. Ce serait là l’explication de la recrudescence des vols de véhicules que l’on déplore ces temps derniers, à Kinshasa.

Avec cinq voiturettes saisies dans un premier temps, entre les mains de la bande, l’on croit savoir que si les limiers du Groupement de recherche et investigations creusaient dans le passé criminel des membres de ce réseau, ils amasseraient de nombreux butins. Ce seul dossier est donc un arbre qui cache la forêt.

Lundi 4 avril 2016, dans le cadre de cette enquête, une équipe des agents de cette unité spécialisée de la Police provinciale ville de Kinshasa, a effectué une descente à Mont Ngafula. L’un des malfaiteurs aurait dévoilé quelques biens meubles acquis grâce au fruit de la vente des véhicules volés.

Pour les prochaines étapes de ces investigations, la priorité sera accordée à la recherche d’autres membres du réseau qui courent encore les rues et qui peuvent continuer à frapper des coups à Kinshasa. Il faut que toute la bande soit démantelée, que ces malfrats soient mis hors d’état de nuire, pour que la capitale puisse retrouver sa
quiétude.

Pour les nombreuses victimes dont quelques-unes sont désespérées, un petit espoir est là, quant à la récupération de certaines voiturettes volées qui seraient entre les mains des receleurs avec d’autres documents de bord.

Traquer les faux documents de bord et les fausses plaques
Une enquête plus fouillée permettrait même de découvrir que certains
véhicules ont changé de couleur, à s’y méprendre. Un coup d’œil d’un
spécialiste aiderait à détecter la seconde peinture dans le cas où
pour maquiller le vol, les malfrats recouraient à cette technique.
Ce mode opératoire rappelle que la plupart des réseaux de vols de
véhicules travaillaient en synergie avec des garages qui étaient
chargés de repeindre les engins volés, de changer les sièges et le
revêtement intérieur, avant de procéder au changement de plaques
minéralogiques. Et le tour était joué.
Au Commissariat provincial de la police ville de Kinshasa, l’enquête,
croit-on savoir, ne fait que commencer. Les limiers espèrent trouver
d’autres connexions du réseau de Bale Bale avec des garages qui
jusqu’ici, n’étaient pas identifiés.
Une autre source policière laisse entendre qu’en dehors de ce réseau
de trafic de « Ketches », les services d’enquête et investigations de
plusieurs unités de la police territoriale auraient appréhendé des
voleurs de motos. Certains opèrent en solitaires. D’autres opèrent en
groupes ou en bandes organisées.
Selon le modus operandi le plus répandu à Kinshasa, un malfaiteur
surnommé «pêcheur» sollicite une course à moto, en exigeant qu’il soit
débarqué au bord d’une rivière, ou dans les parages d’un petit pont,
ou même près  d’une brousse. C’est dans ces endroits isolés
qu’attendent, cachés derrière des arbres, des maisons inachevées ou
des herbes hautes, les autres membres de la bande.
Dès que s’engage la discussion entre le «  wewa » et  son client, les
bandits surgissent de l’ombre et attaquent le motocycliste. La victime
neutralisée est agressée loin des habitations, loin d’éventuelles
interventions de secouristes. La moto arrachée, les malfaiteurs
disparaissent dans la nuit noire, sans laisser des traces. Ils refont
ces coups, au point qu’ils ont réussi à arracher plusieurs motos
qu’ils revendent peu après, en ayant changé des plaques
minéralogiques.
Chaque jour qui passe, apporte son lot de malheurs, aussi bien pour
les chauffeurs de voiturettes que pour les conducteurs de motos. Le
Groupement de recherche et investigations actuellement lâché sur
plusieurs dossiers, est capable de révéler plus tard, quelques cas de
vols et de vente des voitures et de motos.
J.R.T.