Violences sexuelles : plaidoyer de Mabunda à l’ONU

Vendredi 24 avril 2015 - 10:40

« La RDC est totalement déterminée à mettre fin aux violences sexuelles et à honorer les obligations internationales auxquelles elle a souscrit » a déclaré, le 15 avril dernier au Conseil de sécurité des Nations-Unies, Jeannine Mabunda, Représentante personnelle du Chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. Le message de Jeannine Mabunda à l’ONU était d’autant plus crédible qu’il était étayé par les chiffres de la même institution disponibles dans un de ses rapports. En parcourant ce Rapport, les progrès réalisés dans l’éradication de ce fléau sont plus que manifestes. Ce qui traduit la volonté politique des autorités congolaises. Plus de 33% de baisse des violences sexuelles attribuées aux hommes armés en RDC entre 2013 et 2014 souligne le rapport de l’Onu. C’est une nette inflexion. L’explication de cette baisse sensible a été fournie par Jeannine Mabunda aux membres permanents et non permanents du Conseil de Sécurité. Les actions-clé ayant permis cette tendance baissière sont notamment : le Plan d’Action des Forces Armées de la RDC (FARDC) adopté en 2012.

Grâce à ce Plan, l’Armée a son propre mécanisme d’identification des violences sexuelles opérées par ses soldats assorti d’un dispositif d’enclenchement de la répression. Ce Plan est dissuasif et explique les résultats encourageants observés dans l’éradication des violences sexuelles car les hommes en arme (Police et Armée) étaient les principaux auteurs de violences sexuelles, principalement dans la partie est de la République. A côté de ce Plan, le gouvernement a institué un Acte d’Engagement qui oblige les Commandants des Unités des FARDC de suivre et de sanctionner les actes de violences sexuelles des soldats qui sont sous leurs ordres. D’ailleurs a ce sujet Mabunda a toujours considéré que les viols des hommes en armes sont plus graves car ils sont dépositaires de l’autorité publique. Au plan international, les choses bougent également. Jeannine Mabunda tout en saluant le travail de la communauté internationale, a fait un plaidoyer pour que la cette dernière change d’approche. « Nous sommes reconnaissants pour l’appui reçu destiné à mettre un terme à ce fléau. J’exhorte les partenaires internationaux à adopter une approche d’un appui qui privilégie plus de développement que l’assistance d’urgence. Une telle approche, celle qui inclut l’appui à l’éducation des filles, peut garantir la durabilité des résultats au fil du temps » a-t-elle dit. Mabunda a aussi promis à la communauté internationale de communiquer de manière plus efficace sur les progrès réalisés en matière de lutte contre les violences sexuelles.

En outre, elle a promis que son Bureau ne ménagera aucun effort pour promouvoir les partenariats productifs avec les bailleurs internationaux. Enfin, Mabunda a fait part à la communauté internationale d’un certain nombre d’actions spécifiques que le gouvernement a mené pour résoudre la question des violences sexuelles. Il s’agit notamment : 135 décisions judiciaires de condamnations prononcées contre les éléments des FARDC et de la Police. Notamment des officiers supérieurs. Cela s’est passé entre juillet et décembre 2014. Une ligne verte a été ouverte en novembre 2014 pour dénoncer les auteurs de viols. Plus récemment en 2015, une campagne de prévention a été lancée. Son nom « Brisez le silence » a permis l’envoi de 50.000 sms à travers les réseaux de téléphonie mobile en RDC. La Radio a été mise aussi à contribution. Toujours sur le volet prévention, un Protocole d’Accord a été signé en janvier 2015 avec l’Institut national de la préparation professionnelle (INPP). Les premières formations, prévues début juin, concerneront Beni, Rutshuru et Nyirangongo dans la province du Nord-Kivu. Nul doute que l’intense activité déployée par Mabunda au plan interne qu’international va amplifier la tendance baissière en rapport avec les violences sexuelles.

 

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