A l‘image de belles fleurs, Beni doit, elle aussi, fleurir et s’épanouir dans l’amour, la paix et la convivialité. Autant que les autres territoires du luxuriant Nord-Kivu, celui «béni» de Beni a toujours attaché un grand prix à la paix et à la sécurité. C’est ce qui le caractérise d’ailleurs. Et jamais, il n’accepterait pour rien au monde que cette paix, pourtant chèrement acquise, soit compromise par qui que ce soit.
PLUS DE 1 150 PERSONNES TUEES...
A chaque chose, il y a toujours un début et une fin. Cette fois-ci, l’heure a sonné pour que l’on arrête définitivement avec un drame, pire une tragédie, qui n’a que trop duré… La pacifique population du territoire de Beni n’exige qu’une seule chose : qu’elle soit débarrassée d’un ennemi qui tue. Qui tue à la machette, à la hache. Qui massacre de paisibles populations civiles...
La population du territoire de Beni, comme celle de Lubero, de Butembo, ou d’Eringeti..., ne mérite en rien le sort que tiennent à lui imposer les forces du mal. Ces dernières continuent à rôder et à frapper...comme si de rien n’était. Dans la plupart des cas, ces fous de la mort repartent comme elles sont venues, tout en laissant derrière des centaines de personnes massacrées.
Depuis le 2 octobre 2014 jusqu’à mai 2016, pour ne parler que de cette période, la Société civile de Beni a comptabilisé plus de 1 116 personnes tuées sauvagement, soit une moyenne de.60 personnes tuées par mois, ou encore une moyenne de 2 personnes tuées par jour; plus de 1 470 personnes enlevées et portées disparues ; plus de 1 740 maisons incendiées, avec parfois des personnes et biens calcinés; plusieurs villages entièrement occupés par les groupes armés...
« Nous arrivons jusqu’à 1 .116 personnes dans les deux territoires de Beni et de Lubero, mais particulièrement dans la ville de Beni où il y e eu près de 1 050 morts. Il faut un effort supplémentaire pour mettre fin à ces massacres », a insisté le président de la Société civile de Béni dont la coordination des Sociétés civiles des territoires de Beni, Butembo et Lubero a adressé mi-mai une lettre ouverte au président de la République, après une série de nouveaux massacres de civils dans cette partie de la RDC.
OPÉRATION « USALAMA »
Aujourd’hui’, la situation sécuritaire est toujours préoccupante certes, mais les nouvelles sur le terrain sont de plus en plus rassurantes, surtout avec le lancement de l’opération « Usalama » (sécurité, en français).
Les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) et la Monusco (Mission de l’Onu pour la stabilisation du Congo) contrôlent plusieurs positions des ADF à Beni.
En effet, neuf jours après le lancement de cette opération contre les rebelles ougandais des ADF, l’armée’ congolaise a conquis plusieurs camps de l’ennemi. Le commandant de la 3ème zone de défense des FARDC, le général Léon Mushale, qui a livré cette information lundi 23 mai, se félicite du résultat du travail effectué avec l’appui de la Monusco. « Nous avons réussi à dégager l’espace que l’ennemi occupait depuis très longtemps. Nous avons conquis un certain nombre de camps. Nous sommes parvenus à neutraliser un certain nombre d’ADF…», a-t-il affirmé. Cette coopération, a-t-il ajouté, est menée avec l’aide et la « coopération effective » de la Monusco dans le domaine de la logistique, l’appui feu, la co-localisation des troupes sur le sol et l’appui des renseignements.
Tout semble indiquer que la malheureuse tendance, observée jusque-là, est en train d’être inversée à la faveur des troupes congolaises appuyées par la Force onusienne. Les jours sont-ils désormais comptés pour les rebelles ougandais ? C’est le vœu le plus ardent des Congolais, et, particulièrement, des habitants de la région qui tiennent à voir leur territoire de nouveau un havre de paix.
Par Marcel LUTETE