SELON « LA LIBRE BELGIQUE », EN CAS D’ÉCHEC DU GLISSEMENT- LA MAJORITÉ PRÉPARERAIT UN PLAN B

Lundi 21 mars 2016 - 12:03
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La Majorité présidentielle (MP) a bien planifié son coup. Comme dans un jeu d’échec, elle ne néglige aucun détail. Tout est mis en place pour sauver le chef de l’Etat, Joseph Kabila, du verrou constitutionnel. Aucun scenario n’est mis de côté. Même les plus improbables, tel l’échec du projet de glissement, sont pris en compte. Selon La Libre Belgique, la MP imagine déjà son avenir sans Kabila, d’où la circulation sous le manteau d’un plan B.

 

La Majorité présidentielle(MP) ne s’estime pas encore vaincue. Aussi met-elle du temps à rendre le tablier. Elle continue à croire à ses chances de réussir le coup du glissement du cycle électoral qui tirerait au finish son autorité morale, Joseph Kabila, du verrou constitutionnel qui l’empêche de briguer un troisième mandat.

 

Du fait qu’elle assure le contrôle de toutes les institutions, la MP  s’en sert pour réussir son coup fourré. Elle y va à pas feutrés. Le Parlement, censé voter les lois essentielles liées au processus électoral, et le gouvernement, pourvoyeur des projets à soumettre au vote et des fonds à la Céni (Commission électorale nationale indépendante) jouent, chacun en leur manière, leur partition. Tout est planifie et ordonné pour donner la chance à Kabila de rempiler. Le dialogue politique, tant espéré par l’ensemble de la MP, s’inscrit aussi dans ce schéma. Malheureusement, le sauvetage de Kabila est un pari très relevé.

 

Le plus grand obstacle qui se dresse sur la voie de la Majorité est évidemment la Constitution du 18 février 2006 qui a scellé un pacte républicain auquel tous, gouvernés et gouvernants, sont censés se soumettre. Or, en tenant à tout prix à sauver Kabila, la MP risque de violer ce pacte, sorti difficilement du consensus de Sun City. La Majorité va-t-elle franchir le Rubicon ? Les plus durs de la MP n’excluent pas cette hypothèse.

 

D’autres, plus réalistes, réfléchissent autrement. Ils n’écartent plus un plan « », c’est-à-dire un avenir sans Kabila.

 

Les révélations de la Libre Belgique

C’est un article paru dans La Libre Belgique sous la signature de Marie-France Cros qui fait mention du plan B que concocterait la MP. Le quotidien belge présente les faits en ces termes : « Selon certaines sources, des figures du régime +tentent de se préparer un plan B+ pour ne pas couler avec le navire si Joseph Kabila ne réussissait pas à se prolonger malgré l’interdiction qui lui en est faite par la Constitution. Ils font comprendre qu’ils n’agissent comme ils le font que parce qu’ils y sont obligés; donnent à des gens extérieurs à la Majorité présidentielle des faveurs ou des renseignements qu’ils ne leur demandaient pas, etc. ».

Les déclarations de La Libre Belgique corroborent une information relayée il y a quelque temps dans les colonnes du journal Le Potentiel. Dans ses analyses, Le Potentiel indiquait que la MP travaillait sérieusement sur l’éviction de Léon Kengo wa Dondo au perchoir de la chambre haute du Parlement. L’objectif affiché de la MP, rappelait le Potentiel, était d’anticiper au cas Kabila ne réussirait pas à glisser au-delà de l’échéance constitutionnelle de décembre 2016. Etant donné que la Constitution prévoit de confier au président du Sénat l’intérim du président de la République en cas de vide au sommet de l’Etat, la MP envisage de placer au perchoir de la chambre haute du Parlement une personnalité de son obédience. Celui pourrait dès lors assumer la fonction présidentielle en cas de survenance des évènements prévus à l’article 76 de la Constitution.

Le scenario prédit par Le Potentiel est une variante du plan B que révèle La Libre Belgique.

 

Le « dauphin » : une autre variante

 

Dans les structures de la Majorité, un plan d’une autre nature est en chantier. C’est l’hypothèse d’un dauphin. Certaines grandes figures de la MP en débattent. En aparté. Le scenario est en train d’être muri. Le chef de l’Etat et autorité morale de la MP n’ayant pas encore clairement fixé l’opinion sur son avenir après 2016, personne n’ose lever la voix dans ce sens. Mais, en informel, la Majorité en débat déjà. Des noms sont cités pour endosser ce rôle. Certains cadres de la MP, mieux positionnés dans la course, retravaillent leur image pour se lancer dans la bataille du « dauphin » lorsque le moment sera venu.

Certes, on est encore dans les supputations. Mais, les sources sont formelles. Un plan B existe bel et bien au sein de la MP. Les prémisses de base renvoient à l’échec du glissement, c’est-à-dire l’impossibilité pour Kabila de se représenter à la prochaine présidentielle.

 

Par LE POTENTIEL