Denis Sassou Nguesso est enfermé à l’avant de l’avion “Congolesewings” qu’il dirige seul avec son esprit étroit de dictateur depuis plus de 30 ans. Plus que jamais, malgré l’usure évidente de son pouvoir et son échec patent à améliorer la vie de la grande majorité des Congolais, le vieux tyran se refuse à une alternance démocratique.
Comme Andreas Lubitz, le pilote fou et dépressif allemand, Denis Sassou Nguesso, accroché à son manche toujours usurpé de président, ne peut se résoudre à le lâcher ou du moins à ouvrir la porte du cockpit pour permettre à d’autres de prétendre en prendre démocratiquement les commandes…
Dans une interview donnée à Aaron Ross de Reuters, le vendredi 27 mars 2015, il montre clairement qu’il a fait, comme le pilote allemand et comme Blaise Compaoré, le choix du chaos et de courir le risque certain d’exploser en plein vol.
L’article original de l’interview a été publié en anglais. Le journaliste a-t-il bien capté l’ambiguïté habituelle du discours du tyran congolais ou bien a-t-il tout simplement piégé le vieux dictateur ?
Traduction Rigobert OSSEBI
Le président de la République du Congo dit s’attendre à un référendum sur un troisième mandat
BRAZZAVILLE (Reuters) – Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, a déclaré vendredi qu’il s’attendait à un référendum sur une modification de la Constitution qui lui permettrait de briguer l’année prochaine pour un troisième mandat à la tête de la nation productrice de pétrole.
Sassou Nguesso a dirigé ce pays d’Afrique centrale pendant plus de 30 années. Toute tentative de se pérenniser au pouvoir sera surveillée de près sur un continent où plusieurs dirigeants approchent de la fin de leur mandat.
Dans une interview à Reuters Sassou Nguesso a refusé de dire s’il voulait un autre mandat présidentiel, mais a reconnu qu’un référendum serait demandé qui rendrait possible qu’il brigue un 3e mandat .
« Le moment viendra où nous demanderons au peuple de se prononcer (sur une révision constitutionnelle) par référendum, » a-t-il dit au palais présidentiel dans la capitale Brazzaville.
« Nous ne devons pas lier ma candidature au débat sur la constitution. Le débat sur la Constitution va avoir lieu et le moment viendra où je vais me prononcer, » a-t-il dit.
La Constitution de 2002 limite à deux le nombre de mandats présidentiels et exclut les candidats de plus de 70 ans.
Ce qui exclurait Sassou Nguesso âgé de 71 ans, un ancien commandant militaire qui a pris le pouvoir en 1997 à la fin d’une guerre civile avant de remporter des élections contestées en 2002 et 2009. Il avait auparavant dirigé l’ancienne colonie française de 1979 à 1992 .
Le voisin du Congo, la République démocratique du Congo est dirigée par le président Joseph Kabila, qui doit se retirer lors des élections l’année prochaine. Les critiques disent qu’il chercherait à prolonger son temps au pouvoir.
En Octobre dernier, le président de longue date du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a quitté le pouvoir après plusieurs jours de manifestations de masse contre un plan visant à modifier la constitution du pays pour lui permettre de briguer un troisième mandat. Malgré la richesse pétrolière de gisements offshore, environ la moitié de la population du Congo vit dans la pauvreté, selon la Banque mondiale. Le pays a été classé 152 sur 175 dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International en 2014. Sassou Nguesso a défendu son bilan et a dit qu’il avait aidé à apporter la stabilité et le développement à un pays déchiré par la guerre dans les années 1990. Les jeunes sont confrontés à des difficultés, a-t-il dit, mais il met en garde contre toute tentative de les manipuler en soutenant l’islam radical.