Alors que la Monusco appelle au respect de l’échéance 2016 pour l’élection présidentielle, les Membres de la CENI reconnaissent que plus le temps passe, plus il y aura un impact négatif sur le chronogramme des élections à tous les niveaux. Aussi comptent-ilssur les consultations politiques pour que du Dialogue politique en gestation sortent des options claires susceptibles d’éclairer le parcours du processus électoral
A deux mois des premières élections, provinciales et locales, prévues en octobre prochain conformément au calendrier électoral global publié le 12 février dernier par la CENI (Commission électorale nationale indépendante), dans le cadre du cycle électoral 2015 – 2016, la centrale électorale congolaise est véritablement en difficulté pour mettre en application son document-chronogramme.
Les membres du bureau de la CENI reconnaissent, eux-mêmes, que plus le temps passe, plus il y aura un impact réel sur le chronogramme des élections à tous les niveaux.
Ils ont exprimé ces craintes au cours du dernier entretien qu’ils ont eu à leur siège de Kinshasa avec le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies, Martin Köbler.
Le patron de la MONUSCO (Mission de l’Organisations des Nations-Unies pour la stabilisation en RDC) était allé, au nom de la communauté internationale, s’informer sur l’évolution du processus électoral en RD Congo. Et tout en réaffirmant l’assistance que la communauté internationale entend apporter à la RDC dans ce domaine, le diplomate s’inquiète cependant de la sécurité aupays pendant la période des élections.
La CENI a, par la voix de son Vice-président André Mpungwe, parlant au nom de l’abbé-président Apollinaire Malumalu empêché, déclaréque cette Commission compte sur les consultations politiques initiées par le chef de l’Etat, pour que du « Dialogue politique » en gestationsortent des options claires susceptibles d’éclairer le parcours du processus électoral aujourd’hui en difficulté.
Pendant ce temps, la Monuscoinsiste sur le respect des délais concernant l’élection présidentielle en novembre 2016, à en croire la déclaration de Martin Koblerdevant les membres du bureau et de l’assemblée plénière de la CENI. Déclaration qui réitèrela position des Nations-Unies et de la communauté internationale, opposées à tout glissement politique en RDC.
Compte tenu des réalités enregistrées sur le terrain, il est probable que la CENI réaménage son calendrier électoral et renvoie certaines élections, notamment les locales, à une autre date, pour privilégier la présidentielle et les législatives considérées comme les scrutins les plus déterminants au regard de la Constitution.
Par rapport aux élections locales (urbaines, municipales et locales), le calendrier électoral global publié par la CENI connait déjà un retard.
Car, l’opération de dépôt des candidatures, pour ces locales, devait être lancée depuis longtemps. Mais, l’examen et l’adoption du projet de loi sur la répartition des sièges au niveau du Parlement, condition pour la tenue de ces élections, tiraient en longueur, occasionnant ainsi un retard au calendrier de la CENI. Ce projet de loi vient à peine d’être adopté par le Sénat et transmis au chef de l’Etat pour promulgation.
Comme on le voit, la CENI est confrontée à d’énormes difficultés et les finances ne semblent pas suivre. Une situation qui risque de la mettre dans l’impossibilité de procéder, à la fois, au lancement de l’opération de dépôt des candidatures, traitement des dossiers de différents candidats, publication des listes provisoires et de les envoyer à la juridiction compétente, afin de publier les listes définitives des candidats pour les élections locales.
Un autre problème qui vient davantage compliquer l’équation, c’estle fait que la CENI, qui se prépare à organiser l’élection de gouverneurs et vice-gouverneurs en octobre prochain dans les nouvelles provinces issues du dernier découpage, doit aussi organiser pendant la même période les élections provinciales et les locales, s’il faut respecter le calendrier électoral.
Les élus qui proviendront des provinciales devront à leur tour voter respectivement, en début de l’année 2016, les nouveaux sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs dans les nouvelles provinces issues du découpage territorial.
Le financement des élections, qui fait partie des contraintes soulevées par la CENI lors de la publication du calendrier électoral global, constitue aussi un autre grand problème et risque d’obliger l’institution chargée de l’organisation des élections àmodifier son calendrier électoral.
Par Lucien Kazadi T.