La Cenco a bouclé, lundi dernier, ses consultations en vue d’un éventuel sauvetage du dialogue politique tombé dans une zone de très fortes turbulences. Comme la veille avec le président de la Céni mardi, la rencontre entre les prélats et le facilitateur Edem Kodjo, aurait servi à réduire les divergences entre les parties prenantes à ce forum national.
Le chemin menant au dialogue est tortueux. Trop d’obstacles à franchir. Face à l’opposition qui continue à récuser Edem Kodjo, le dialogue peine à prendre de l’envol, C’est l’enlisement. D’’ns un premier temps, le groupe de soutien international à la facilitation, composé de différents envoyés spéciaux dans la région des Grands Lacs, a tenté de lever le bouclier, sans y parvenir vraiment.
En renouvelant sa confiance à Edem Kodjo, pourtant déclaré persona non grata dans l’Opposition, le groupe de soutien international avait d’une certaine manière hypothéqué sa mission de conciliation. C’est alors qu’est apparue la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
En République démocratique du Congo où plus de la moitié de la population se réclame de la religion catholique, la Cenco jouit d’une caution morale inestimable. Son entrée en jeu pour relancer un dialogue au point mort a été bien accueillie, Mais, en se lançant sur cette voie, la Cenco s’attaquait à une montagne. Depuis quelques jours, elle s’est donc engagée à consulter les différentes parties au dialogue.
L’Opposition, la Majorité et la Société civile, tous sont passés au centre interdiocésain pour des apartés avec le clergé catholique. Les évêques ont bouclé, lundi dernier, leurs consultations avec le président de la Céni, Corneille Nangaa, fraichement rentré de Gbadolite (Nord-Ubangi) où la centrale électorale procède à l’expérimentation des opérations de révision du fichier électoral.
Quoi de plus normal que les évêques aillent vers le facilitateur désigné du dialogue, Edem Kodjo, pour lui rendre compte des conclusions de le leurs échanges. La rencontre eu lieu mardi en fin de journée. Mgr Marcel Utembi, président de la Cenco, Mgr Fridolin Ambongo, vice-président de la Cenco, ainsi que les abbés Léonard Santedi et Donatien Nshole, respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint, ont été les principaux hôtes du facilitateur. Que retenir alors de la rencontre?
LE PREMIER PAS
A première vue, il n’y a pas eu d’avancées significatives. Le contraire aurait d’ailleurs étonné. Pour une première rencontre officielle entre e facilitateur et la Cenco, il ne pouvait pas en être autrement. Autant dire que la rencontre a servi juste de prise de contact pour sans doute connaitre le point de vue des uns et des autres avant d’aborder les questions qui bloquent. C’est ce que l’abbé Santedi, secrétaire général de la Cenco, a confirmé à la presse, au sortir de ces échanges.
Pour l’instant, l’on reste donc dans les supputations. Car, entre Edem Kodjo et la Cenco, rien n’a été décidé. On se trouve encore au stade des préliminaires. Mais, à la Cenco, on garde l’espoir. « L’espoir fait vivre», a d’ailleurs lancé à la presse l’un des délégués de la Cenco, juste après la rencontre. Il s’agit de voir la machine du dialogue être relancé pour enfin aborder les vrais problèmes; ceux qui retardent davantage la tenue de ces assises.
A tout prendre, ii y a encore du chemin à parcourir.
La première rencontre Kodjo - Cenco n’a pas encore livré ses secrets. Il faut attendre. Pas pour longtemps en tout cas, semble dire le clergé catholique. Il est évident qu’au terme de leurs consultations, la Cenco est parvenu à constituer un cahier des charges qu’elle a présenté certainement, mardi, au facilitateur. Ce qui devait vraisemblablement faire l’objet des discussions approfondies entre les deux parties.
Entre le facilitateur et la Cenco, ii y e une synergie qui se crée pour relancer le dialogue. Cela en réduisant le plus possible les divergences qui minent les rapports entre les parties prenantes à ce forum national qui s’érige désormais pour un passage obligé vers l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes dans un climat apaisé.
Il ne reste plus que les uns et les autres regardent dans la même direction, c’est- à-dire convoquer un dialogue suivant la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies tout en garantissant l’inviolabilité de la Constitution du. 18 février 2006. C’est tout le combat de l’opposition et de l’ensemble de la population congolaise.
Le POTENTIEL