« L’acte » II des journées de réflexion pour l’implication des artistes dans le changement des comportements et la prévention des violences sexuelles basées sur le genre « VSBG » a eu lieu le samedi 13 décembre 2014 au Resto, à Gombe. Etaient présents à ces échanges la ministre Thérèse Olenga, le représentant de l’Unesco en ROC... Destinée aux comédiens, cette journée a été organisée conjointement par le gouvernement congolais, l’Unesco, l’INA et appuyée par la coopération canadienne.
En sa qualité de numéro un de l’Unesco en RDC, Abdourahmane Diallo a indiqué que le rendez vous du samedi 13 décembre 2014 était le prolongement de l’activité de la veille à l’INA. Et que I’UNFPA, l’Unesco et le PNUD pilotent un projet conjoint sur la lutte contre l’impunité en vue de l’autonomisation de la femme. L’Unesco a été chargée d’élaborer la stratégie nationale de cette campagne qui intéresse au plus haut point I’Etat congolais.
En 2010, l’Unesco avait organisé un colloque scientifique sur ce problème des VSBG avec comme animateur principal l’historien Elikia Mboloko. Les participants étaient formels ce problème a des racines sociologiques.
«Les comédiens disposent des réelles possibilités et des canaux pour sensibiliser la société. Experts et comédiens vont identifier, analyser ce concept et élaborer des stratégies pour l’éradiquer», a-t-il dit.
Pour sa part, Thérèse Olenga n’a pas caché sa joie de voir Elombe, Esobe, Luka, Muyombe Gauche, Shako, Masasi … répondre présents à ce projet », a-t-elle affirmé. Le message que vous allez transmettre, la manière dont vous allez vous y prendre pour vous acquitter de cette tâche vont avoir beaucoup plus d’impact que les discours politiques, a-t-elle déclaré.
A regarder de plus près les statistiques, on voit clairement que les violences en tous genres montent en flèche à Kinshasa.
En mutualisant les efforts tout en s’appuyant sur vos spécificités, les choses peuvent et doivent changer, a ajouté cet officiel.
«Genre et développe ment» est l’intitulé du module exposé par Kalambay Banza, consultant sur les VSBG à l’Unesco. Exemples à l’appui, ce chercheur a emballé ‘assistance en expliquant de manière claire la différence qu’il y a entre sexe et genre, la socialisation des individus qui naturellement diffère d’un coin à un autre, les stéréotypes, les études menées sur les problèmes sociaux (précocité des mariages dans le passé, causes profondes des VSBG, le problème d’écarts d’âge de nos jours entre conjoints. Ces études démontrent que les choses commencent à bouger. Avec son lingala châtié, Kalambay a même fredonné des airs de Nzinzi, Mario pour mieux expliquer les stéréotypes.
Saka Saka, consultant à ‘Unicef, s’est appesanti sur les trois types de, régulation de la société. Ces normes, entre autres morales et sociales, a-t-il indiqué, ne sont pas codifiées et ont la peau dure. On se plie à ces «recommandations», au risque de se voir rejeté ou encore, de s’attirer les foudres de la communauté, a-t-il noté.
S’appuyant sur des cas vécus, il a fait savoir que le changement ne peut pas être brutal. Il est indiqué de procéder de manière graduelle tout en préconisant le dialogue avec des personnes qui à priori sont des conservateurs.
Le docteur Gabriel Nsakala, expert à l’Unesco et Jean- Marie Ngaki, prof à l’INA, ont fait savoir à leurs hôtes les écueils qui vont se dresser sur leur chemin. S’étant « recyclés » au terme de cette journée, ils sont en mesure désormais de recadrer les choses pour gagner le pari du changement des mentalités. Ils doivent faire preuve d’imagination car en dépeignant, les travers de la société, l’INA qui forme les artistes ne devrait pas être tenue à l’écart des VSBG, a fait remarquer Ngaki.
Kalambay a enfin eu ces mots : les artistes ont le devoir de réguler les normes sociales, morales … de notre société. Esobe, Elombe … ont promis de s’impliquer dans le changement de mentalités tout en insistant sur la nécessité de les accompagner efficacement pour leur permettre de relever le pari.
Jean-Pierre Nkutu