REÇU HIER PAR EDEM KODJO STEVE MBIKAYI : " SI ON TIENT AU DÉLAI CONSTITUTIONNEL, ON AURA DES ÉLECTIONS COMME CELLES DE 2006 ET 2011"

Mardi 9 février 2016 - 05:25
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Reçu hier lundi 8 février par Edem Kodjo, envoyé spécial de l’Union africaine pour la crise congolaise, le porte-parole de la Nouvelle classe politique et sociale (NCPS), Steve Mbikayi, n’y est pas allé par quatre chemins pour exposer sa vision de la crise congolaise. Pour Mbikayi, si on tient au délai constitutionnel, on n’aura rien changé, on aura des élections comme celles de 2006 et de 2011. Il conseille de ne pas confondre vitesse et précipitation. " Il faudrait que cette fois-ci, après le dialogue, on mette fin à cette crise de légitimité. Nous devons nous asseoir, faire un calendrier consensuel et réaliste, avancer et donc avoir toutes les élections ", a-t-il expliqué. Devant Kodjo, l’homme a défendu l’idée d’une transition consensuelle.

Lors de cette entrevue, Steve Mbikayi a d’abord aidé son hôte à comprendre la configuration de la scène politique congolaise où aucune force à elle seule ne peut tout bloquer. Il a démontré qu’au niveau de l’Assemblée nationale, il n’y a aucune formation politique qui a plus de 20% de députés. C’est dire, a insisté Mbikayi, on a besoin du concours de tout le monde, de toutes les forces politiques, on a besoin de consensus.
Le porte-parole de la NCPS a aussi expliqué à l’émissaire de l’UA ce qui est à la base de la crise en RDC. "Depuis 1965, il y a eu la confiscation du pouvoir légitime par les impérialistes qui l’ont donné à leurs agents internes et depuis, il n’y a plus eu de bonnes élections. Jamais d’élections à la base, toujours l’élection présidentielle… ", a-t-il indiqué.
C’est pourquoi, Mbikayi est convaincu que " si on tient au délai constitutionnel, on n’aura rien changé, on aura des élections comme celles de 2006, de 2011, il y a lieu de faire autrement. "
Des sources présentes à cette rencontre affirment que le diplomate togolais a été surpris par la franchise de Mbikayi. Ce dernier a redit à son hôte la mise sur pied, avant son départ du comité préparatoire. Parce que’explique Steve Mbikayi, " même les amis qui sont contre le dialogue, ceux qui veulent nous rejoindre, hésitent encore parce que nous qui sommes là nous sommes bloqués "
Le leader du Parti travailliste a également dit comment il faut procéder pour avoir ce comité préparatoire, et le dialogue inclusif. Mbikayi a aussi défendu sa proposition d’une transition consensuelle basée sur ce qu’il a appelé une cohabitation de compromis.

DIALOGUE PARITAIRE
Selon Mbikayi, Edem Kodjo a trouvé sa proposition réaliste, mais que cela relève du consensus de tout le monde, lui n’est que facilitateur, il va faire ce que la classe politique congolaise va lui demander de faire. Mbikayi a dit à l’émissaire de l’UA que ce dialogue soit paritaire, même nombre coté Opposition et Majorité. "Nous sommes opposés à ce que le pouvoir amène encore plein de chefs coutumiers, de gouverneurs, pleins de gens qui viennent défendre sa cause. Si c’est un dialogue où il y a plein de gens qui viennent défendre les positions du pouvoir, nous allons y renoncer. Nous irons à un dialogue si la composition est paritaire et si nous devons aboutir à un compromis politique, pas seulement de résolutions envoyées. Ca doit être un compromis signé par les deux parties et qu’on doit légitimer par les institutions telles que l’Assemblée nationale et si nécessaire par la Cour constitutionnelle. "Didier KEBONGO