REAGISSANT AU MESSAGE DU CHEF DE L’ETAT FRANCK DIONGO : "LE DIALOGUE EST UN COUP DE POIGNARD À LA DÉMOCRATIE"

Mardi 1 décembre 2015 - 06:00

Le président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP) et du Front anti fraude (FAD), Franck Diongo, est amer à la suite du message du chef de l’Etat du 28 novembre annonçant le dialogue politique national inclusif. Lors d’une conférence de presse qu’il a donnée hier lundi au siège de son parti, Franck Diongo a affirmé que ce forum trahit l’idéal démocratique…

Décryptant la récente communication du président de la République à la nation, Franck Diongo note que " le dialogue c’est le moment de trahison du pays, l’assassinat de la mère patrie. Un coup de poignard à la démocratie… ". Diongo dit ne pas comprendre que le chef de l’Etat, "qui a prêté serment de respecter et faire respecter la Constitution, et à qui incombe la responsabilité, avec le gouvernement, de rechercher l’argent pour organiser les élections dire, dans son message, que les élections coûtent cher, imaginons un autre mode de scrutin. " Et là, souligne Diongo, " le message du président de la République sur ce point précis devient un appel à la guerre ". Parce que, affirme-t-il, " changer de constitution, c’est rompre le consensus de Sun City, lequel est la matrice de l’actuelle constitution ".

CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION

Le président du MLP est formel, " la motivation principale du dialogue, c’est le changement de la Constitution. "
FrancK Diongo estime également que le chef de l’Etat a omis dans son message à la nation le point le plus important à l’ordre du jour, à savoir " le respect de la constitution et l’organisation des élections dans les délais constitutionnels. " Selon Franck Diongo, " la demande nationale, l’urgence nationale, le besoin national, c’est l’organisation de l’élection présidentielle avant décembre 2016 ". Co-rédacteur de la loi fondamentale, Franck Diongo fait remarquer que la Constitution n’a pas prévu des mesures pour que la présidentielle ne soit pas organisée ". Par contre, souligne-t-il, c’est l’obligation dans tous les cas de figure d’organiser l’élection présidentielle" est explicite dans la loi des lois. Il rappelle à ce sujet les dispositions de l’article 13 de la Constitution qui stipule que " 90 jours avant la fin du mandat du président en exercice, le scrutin doit être convoqué ".

APPEL AU RASSEMBLEMENT CONTRE LES ENNEMIS DE LA NATION
Au regard de tous ces éléments que Diongo qualifie de " manque de volonté politique ", il rappelle ses deux pistes de sortie de crise, proposées lors de sa conférence de presse au Brussel Press club en Belgique, le 10 novembre dernier : le " déblocage " volontaire et le " déblocage forcé ". Le premier consiste en un message du chef de l’Etat à la nation dans lequel il annonce qu’il n’est pas candidat et le second, c’est le recours à l’article 64 de la Constitution qui fait obligation au peuple de résister.
Pour Diongo, en un mot comme en mille, " ce dialogue est une trahison " et que " tout Congolais qui participera à ce dialogue, qui ne contribuera pas à empêcher ce forum est inscrit dans le rôle de traitre de la nation… "
Franck Diongo dit féliciter et encourager ses " amis " de l’opposition et du G7, lesquels l’ont rejoint dans " le combat contre le dialogue et celui du respect de la Constitution. " Mais ce dont le pays a besoin pour l’instant, au moment de la turbulence, insiste Franck Diongo, " ce ne sont pas les plateformes par ci par là", mais bien d’une " structure de l’exécutif pour combattre les ennemis de la nation ". " J’appelle au rassemblement, parce que le pays est en danger, nous devons mettre de côté toutes nos divergences, tous nos positionnements, et mettre en avant l’intérêt du pays. Aujourd’hui, la menace est plus vaste que nos ambitions, nos positionnements… " prévient Franck Diongo. Didier KEBONGO