L’Union nationale des démocrates fédéralistes (Unadef, opposition) exhorte le G7, qu’elle soutient, à « désigner le plus rapidement possible le candidat Président de la République (démocratique du Congo) afin de permettre à ses militantes et militants de commencer le travail de mobilisation ».
Parmi les dix résolutions adoptées dimanche 29 novembre 2015 à l’issue de son congrès tenu à Kinshasa, l’Unadef a réagi vivement au message du président Joseph Kabila annonçant samedi sa décision de « convocation du dialogue politique national inclusif ».
Considérant ce dialogue comme « un appel apparemment pathétique qui laisse beaucoup de zones d’ombre », elle a réaffirmé, « à la suite du G7, qu’elle n’est pas partie prenante à ce dialogue ».
Elle a donc appelé « tout le monde à se mobiliser » contre « la résurgence de la dictature » en RD Congo.
« Dorénavant, compte tenu de la persistance de la violation de la Constitution que nous avons constatée hier à l’occasion de ce discours, tout le monde doit se sentir comme mobilisé en vue de faire face à la résurgence de la dictature », a déclaré dimanche son président Charles Mwando Nsimba, à la clôture du congrès du parti tenu à Kinshasa les 28 et 29 novembre 2015.
Il a aussi formulé le vœu que « la libération des prisonniers politiques, annoncée par le président de la République soit totale et non sélective ».
La présidentielle et les législatives « dans les délais constitutionnels »
A l’issue de son congrès, l’Unadef, « respectueuse des textes légaux », a adopté dimanche dix résolutions, dont la première « exige la tenue des élections présidentielles et législatives dans les délais constitutionnels ».
A propos du dialogue national tel que proposé par le pouvoir, elle note qu’« il s’avère clairement qu’il n’a pour objectif que de favoriser le glissement ». Par conséquent, l’Unadef a affirmé qu’elle « n’est pas partie prenante ». Ainsi, elle « demande à chaque institution de s’assumer dans son secteur ».
« Il appartient à la CENI (Commission électorale nationale indépendante) de faire le calendrier, au Gouvernement d’assurer la logistique et le financement et au Parlement de finaliser les textes légaux », a soutenu l’Unadef qui « en appelle à la communauté internationale pour accentuer la pression pour l’organisation des élections dans les délais constitutionnel, et de ne pas faire le jeu de prolongation ou du glissement par une quelconque médiation ou facilitation ».
Estimant que « la composition actuelle de la CENI ne garantit pas les élections impartiales », l’Unadef exige, « à défaut du changement qui entrainerait le glissement des mandats, le renforcement des mécanismes d’encadrement et de contrôle par la communauté internationale ».
Dans la foulée, elle demande « l’annulation, sans délai, des actes de nomination des commissaires spéciaux pris en violation de la Constitution », exigeant par conséquent « la tenue immédiate des élections des Gouverneurs des provinces et la levée sans condition des mesures de neutralisation des Assemblées provinciales ».
Par ailleurs, conformément aux dispositions constitutionnelles, l'Unadef « exige du Bureau de l'Assemblée nationale le remplacement des Députés qui ont quitté délibérément leurs partis et, à défaut, exhorte les Députés nationaux de l'Opposition à prendre les dispositions qui s'imposent tant au niveau national
qu'international pour recouvrer les droits » de leurs partis politiques respectifs.
« Un candidat G7 président de la République »
S’agissant des scrutins de 2016, l'Unadef exhorte le G7, qu’il soutient, à « désigner le plus rapidement possible le candidat Président de la République » afin de permettre à ses militantes et militants de « commencer le travail de mobilisation », l’invitant à « passer à des actions concrètes de résistance contre la dérive dictatoriale ».
Invitant tous ses membres à « plus de cohésion et à ne pas céder ni à la pression, ni aux intimidations », l'Unadef « exhorte le G7 à consolider les rapports avec le reste de l'Opposition pour aboutir rapidement à l'alternance politique ».
Pour terminer, les congressistes ont recommandé au Comité directeur d’«harmoniser les dispositions statutaires du Parti, en vue de les adapter aux donnes actuelles ».