La réunion interinstitutionnelle en a décidé ainsi. Le dialogue sera convoqué incessamment. Peut-être le week-end prochain. Il semble que le diplomate onusien Saïd Djinnit pourrait assurer la direction des débats. Mais, la Dynamique de l’Opposition, anti-dialogue, qui se réunit en Convention à Fatima, envisage des actions d’envergure pour empêcher tout dépassement des délais constitutionnels. Les organisations de la Société civile, de leur côté, le cas de la CIME, encouragent la tenue d’un dialogue politique qui puisse garantir un environnement électoral serein et harmonieux. Il ne reste qu’à en définir les termes de référence.
Serait-on en chemin vers la convocation du dialogue politique en République Démocratique du Congo ? C’est là, la question qui taraude bien des esprits en ce moment. Et, beaucoup d’observateurs avertis de la scène politique rd-congolaise, répondent par l’affirmative. En effet, plusieurs signaux indiquent l’imminence du dialogue. Déjà, il y a peu, un tabloïd de Kinshasa révélait qu’une délégation spéciale d’Etienne Tshisekedi, conduite par Bona Kalonda, neveu propre du sphinx de Limete était, depuis le samedi 31 octobre 2015, à Kinshasa. Certains membres de ladite délégation auraient même été logés aux frais de l'État au Grand-Hôtel Kinshasa et d'autres au Fleuve Congo-Hôtel. Mais, le voile semble avoir été véritablement levé quant à la convocation du dialogue par le compte-rendu de la réunion interinstitutionnelle présidée au Palais de la Nation par Joseph Kabila, le lundi 2 novembre 2015. Le Vice-premier Ministre et Ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab en a fait large écho à l’opinion tant nationale qu’internationale. Ainsi, a-t-on retenu que cette réunion extraordinaire a fait du dialogue politique un préalable à toute résolution des contraintes auxquelles est soumis le processus électoral. La date du 15 novembre est avancée pour l’ouverture du dialogue. Le Président Kabila pourrait le convoquer ce week-end. Le diplomate algérien Said Djinnit en serait le facilitateur. Ont pris part à la réunion, outre Joseph Kabila, le Président de la République, le Président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, le Président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, le Président de la Cour constitutionnelle, Benoît Lwamba, le Premier Ministre Matata Ponyo, le Premier Président de la Cour Suprême de Justice, Jérôme Kitoko Kimpele, le Procureur Général de la République, Flory Kabange Numbi et le Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, le général d’armée Didier Etumba. Il sied, par ailleurs, de signaler que plusieurs partis de l’Opposition ont décliné l’offre. Il s’agit de l’UNC de Kamerhe, du MLC de Bemba, de l’Ecidé de Martin Fayulu. Dans le camp du refus, le G7 mène la danse. On verra lorsque le dialogue sera convoqué, combien d’opposants répondront présents. D’ici-là, il est possible que les lignes bougent ou se renforcent.
La voix de la Société civile
En RDC, c’est comme si les différentes structures ont décidé de se faire entendre. Depuis la défenestration de la CENI à la suite d’un communiqué du Bureau Politique de la Majorité Présidentielle, publié le 31 octobre dernier, demandant à tous les membres de la CENI apparentés au G7 d’évacuer, il ne se passe pas un jour sans que telle ou telle autre organisation de la Société civile ne fasse une déclaration. Dans leur quasi-totalité, les organisations de la Société civile congolaise défendent l’indépendance de la CENI. Une indépendance menacée, à la fois, par les formations politiques de la Majorité et de l’Opposition. La faute à la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI, laquelle accorde la part belle aux partis politiques. Selon cette loi conflictogène, la CENI dans sa composition comporte des délégués de la Majorité, de l’Opposition et de la Société civile. Des délégués qui ne rompent pas définitivement leur cordon ombilical avec les partis d’origine. Le Réseau d’Etudes électorales appliquées (REA) a dénoncé, mercredi 4 novembre 2015, le dysfonctionnement de la CENI. Néanmoins, le REA soutient l’esprit et la lettre de la loi organique de la CENI qui fixe le quota des forces politiques en présence en fonction de leurs poids politiques respectifs de l’époque au sein de l’Assemblée nationale. En d’autres termes, le REA partage ou comprend la position de la Majorité Présidentielle qui revendique ses postes à ses anciens alliés du G7, passés à l’Opposition, il y a un mois. La Commission Africaine pour la Supervision des Elections (CASE) a, dans une récente déclaration, demandé au Parlement de la République de tirer les conséquences des lois précédemment votées et dont la mise en application complique la tâche à la Nation. La CASE visait directement la loi organique de la CENI. La Commission d’Intégrité et Médiation Electorales (CIME), elle, prie pour qu’il y ait un consensus national permettant la tenue des élections crédibles, démocratiques et apaisées. Au cours de sa conférence hebdomadaire, la Monusco recommande à la CENI de régler ses différends à l’interne, sans subir des pressions politiciennes externes.
La Pros.
COMPTE-RENDU DE LA REUNION INTERINSTITUTIONNELLE
"Commencée le lundi 26 octobre 2015, la réunion interinstitutionnelle s’est poursuivie ce jour sous la haute direction de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat assumant son rôle d’arbitre et de garant de la bonne marche des institutions de la République.
Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour :
- La situation économique du pays
- La situation sécuritaire
- Le dialogue autour des élections
En ce qui concerne le premier point, Son Excellence Monsieur le Premier ministre, chef du Gouvernement a, avec des paramètres millimétrés, démontré le marasme que traverse l’économie mondiale et dont les effets pervers ne peuvent épargner l’économie de notre pays, quand bien même les paramètres essentiels ne permettent pas de désespérer.
Cependant, une batterie de mesures dont notamment la diminution du train de vie des institutions et la requalification des dépenses publiques s’avèrent indispensables pour placer la population congolaise à l’abri des effets dévastateurs de la mondialisation. Le second point a été exposé tour à tour par le chef d’état-major général des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité. Il en est ressorti qu’un calme relatif règne sur l’ensemble du territoire national.
L’action entreprise par les Forces armées de la République Démocratique du Congo a sensiblement réduit la capacité de nuisance des forces irrédentistes. De même l’installation des Commissaires spéciaux récemment nommés, en attendant l’organisation des élections, va davantage renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.
Le troisième point relatif au processus électoral, a fait l’objet d’un échange fructueux de la part de tous les participants. Il s’en est dégagé une vision commune, sur l’impératif de rechercher un consensus autour des solutions à apporter à toutes les contraintes soulevées et ce, dans le cadre d’un dialogue politique qui pourrait être convoqué incessamment à cet effet ".
Tiré de www.acpcongo.com