Est de la RDC : l'Asadho appelle à la sanction des ministres impliqués dans la gestion de la situation sécuritaire

Vendredi 24 octobre 2014 - 12:33

Cette demande faite au chef de l'Etat est consécutive aux massacres des populations civiles survenus entre le 8 et le 17 octobre dans les localités de Ngadi, Kadowu, Eringeti, et dans la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu.

L'Association africaine de défense des droits de l'homme (Asadho) déplore le fait qu'il a fallu la survenance de ces massacres, avec d'énormes pertes en vies humaines, pour que le renforcement des mesures de sécurité soit annoncé alors que la ville de Beni et toutes les localités avoisinantes sont régulièrement menacées par plusieurs forces négatives. « Malgré tous ces dangers, les ministres de la Défense et des anciens combattants, et de l'Intérieur, sécurité et décentralisation n'ont pris aucune mesure conséquente pour protéger les populations civiles », a déploré cette ONG.

 

Pour l'Asadho, en effet, cette défaillance a favorisé, le 17 octobre, un nouveau massacre de vingt-deux civils dans la localité d'Eringiti, à Beni. « C'est seulement à la suite de ce nouveau massacre, qu'on aurait pu éviter si les mesures sécuritaires avaient été renforcées, que les ministres concernés ont déclaré que des nouvelles mesures vont être prises pour renforcer la sécurité dans la ville de Beni et ses environs », a souligné cette association.

L'Asadho, qui rappelle que la sécurité est un droit fondamental garanti à tous les citoyens, a noté que dans son communiqué de presse n°05/ASADHO/2014 intitulé « Massacre de la population à Beni » rendu public le 18 octobre, sa section basée à Beni faisait, en son temps, le constat sur le déficit des mesures sécuritaires dans ce coin du pays. « Notre regret est de voir que les mesures de protection nécessaires ne sont pas prises en faveur de la population civile par les autorités de l'Etat. Même les enquêtes sérieuses ne sont pas diligentées afin d'identifier et arrêter ces bandits alors que leur attaque est toujours précédée par des tracts jetés par ici et par là », était-il noté dans ce document cité par cette ONG.

 

Tirant les conséquences de ce constat, cette ONG a sollicité du Président de la République, Joseph Kabila, de sanctionner le ministre de la Défense et des anciens combattants, et celui en charge de l'Intérieur, de la sécurité et de la décentralisation, pour avoir failli à leur obligation de gérer en bon père de famille la situation sécuritaire à Beni et ses environs. L'Asadho a également exhorté le chef de l'Etat à instruire le gouvernement pour que les mesures efficaces et urgentes soient prises pour assurer la sécurité dans cette partie du pays et de procéder à l'indemnisation des familles éprouvées.

Cette ONG a également recommandé aux deux ministres concernés, de démissionner de leurs fonctions, « pour incapacité à sécuriser les populations massacrées ». Alors que le Procureur général de la République a été appelé à diligenter des enquêtes sérieuses pour que les auteurs et les complices des massacres déplorés soient identifiés, arrêtés et traduits en justice.

 

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