Le roman « Le labyrinthe des roses » a la particularité de pouvoir être abordé comme la suite du précédent livre de Raymond Loko, intitulé « Les mains vides », ou bien comme un livre qui n’est relié à aucun autre écrit. C’est une véritable quête du bonheur individuel et collectif.
Si dans son épître, Saint-Matthieu a écrit « Cherchez et vous trouverez », ici, la vie du personnage central, Mpiaka, met en pratique l'exhortation de ce bienfaiteur biblique.
Après le décès de sa maîtresse Espoir, son épouse Goma découvre que Mpiaka entretenait une relation extra-conjugale. Le mal est fait, les relations du couple se détériorent et Goma décide finalement de divorcer et quitte le foyer avec ses deux enfants. Au passage, elle conserve la propriété et la gestion de tous les biens du couple acquis en son nom. Mpiaka est dépouillé.
Sa dignité perdue, ne parvenant plus à vivre dans un environnement lui rappelant sans cesse sa défunte maîtresse qu'il aimait à la folie, il prend la décision de quitter le Congo-Brazzaville, pour aller chercher ailleurs une stabilité de cœur, mais aussi matérielle. À travers la Côte-d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal, la Libye, le Tchad et le Cameroun, ses incertaines pérégrinations captent l'attention du lecteur.
L'absence de solidarité entre les Etats africains
Ce neuvième livre de Raymond Loko met en lumière l'absence de solidarité entre les Etats africains qui ne pourront se développer sans elle. L'auteur appelle de tous ses vœux à une véritable Union africaine, celle d'une Afrique à la monnaie unique et sans frontières. Mpiaka s’interroge : Comment expliquer qu'il lui faut une multitude de visas pour aller dans d'autres pays africains au moment même où un Hollandais arrive au Portugal sans avoir à présenter un document à une quelconque frontière.
Pourquoi éprouve-t-il toutes les peines du monde à obtenir un visa pour l'Europe, alors que l'Européen obtient son permis de voyage pour l'Afrique sans aucune difficulté ? Il ressort de ce récit une capacité d'adaptation de Mpiaka face aux situations les plus désolantes qui soient rencontrées ça-et-là, de même qu'une foi en des lendemains meilleurs et qui finira par lui donner raison...
Carima, une commerçante libanaise d'une rare beauté, rencontrée au marché de Kousseri au Cameroun, viendra définitivement cicatriser la plaie béante de son cœur.
De retour à Brazzaville, Mpiaka inscrira finalement dans le temps les changements de mentalités, l'unité africaine et le développement de l'Afrique, estimant qu’« il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux ».