La réunion du 18 novembre sera décisive pour mettre fin à la question du rapatriement de ces ex-combattants ", affirme le coordonateur du Mécanisme national de suivi (MNS).
Pourquoi les choses trainent-elles pour mettre fin au dossier des ex-combattants de l’ancien mouvement politico rebelle de M23 ? François Muamba n’a pas attendu longtemps pour fixer ses compatriotes. Recevant hier jeudi 5 novembre Saïd Djinnit, l’envoyé spécial de l’ONU dans les Grands Lacs, le coordonateur du Mécanisme national de suivi (MNS) n’a pas entretenu la langue de bois. François Muamba a révélé les raisons qui ne facilitent pas aux anciens éléments de l’ex rébellion d’être expatriés en RDC.
Pour François Muamba, qui a coordonné, au nom du Gouvernement, les négociations avec le M23, le processus est bloqué par les anciens chefs rebelles. Le coordonateur du MNS n’a pas téludé cette question de la pression au sortir de la séance de travail avec Saïd Djinnit. Pour lui, " c’est un peu comme le tango qui exige d’être à deux pour le danser". A titre illustratif, François Muamba a expliqué que la Déclaration de Nairobi stipule que le M23 devrait désigner un coordonateur (point focal) de manière à faire en sorte qu’il puisse avoir un entendement commun, quelque chose de retraçable pour faire en sorte que les choses aillent plus rapidement vers la conclusion.
Mais, le coordonateur du MNS regrette le fait que " le M23, après avoir proposé M. Abandi, n’a plus de représentant ". " Voilà un point majeur qui fait que nous donnions l’impression que ce dossier du rapatriement des ex-combattants du M23 tourne en rond ".
UNE REUNION DECISIVE LE 18 NOVEMBRE
L’autre raison du non avancement du dossier des anciens combattants de l’ex-mouvement rebelle, poursuit François Muamba, " c’est le rôle d’anciens dirigeants de cet ex-mouvement politico-rebelle qui semblent jouer un rôle négatif par rapport à la volonté d’un bon nombre des ex-combattants de pouvoir être rapatrié en République démocratique du Congo ".
A ce sujet, le MNS affirme avoir fait une demande publique aux Nations Unies à savoir qu’ " à notre niveau, il faut qu’il y ait des sanctions qui soient prises contre ce petit groupe de manière à libérer ceux qui désirent revenir au pays ". François Muamba a promis de rappelercette exigence à qui de droit lors de la prochaine rencontre. Pour lui, l’heure n’est pas à baisser les bras. Le Gouvernement congolais, à travers le MNS, promet de se saisir de la réunion du 18 novembre 2015. " Cette réunion sera décisive parce qu’il sera question d’en sortir avec des décisions qui permettent de débloquer la situation notamment le rapatriement d’un plus grand nombre des ex-combattants cantonnés en Ouganda ", précise le coordonateur du MNS.
Interrogé, Saïd Djinnit explique que sa rencontre avec François Muamba avait pour objectif de faire en sorte que l’instrument de l’Accord-cadre adopté par les chefs de l’Etat il y a trois ans, soit mise en application . Ce, afin qu’il soit un outil efficace au service de renforcement de la cohésion régionale, de l’entente, de la coopération et surtout amener la paix, la stabilité pour la région des Grands lacs.
" C’est un sujet sur lequel nous avons longuement discuté. Et nous, en tant que Nations Unies et envoyés spéciaux, nous avons soutenu fidèlement toutes les initiatives prises par le MNS et par la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (Cirgl) pour encourager la mise en œuvre de la Déclaration de Nairobi", reconnaît Saïd Djinnit.
L’envoyé spécial de l’ONU dans les Grands Lacs se réjouit que la dernière réunion entre les ministres de la Défense des pays de la sous-région ait produit une initiative intéressante. Néanmoins, il estime que " nous restons tout de même disponibles pour aider autant que nous pouvons pour assurer que nous revenons avec force dans le contexte de la mise en œuvre pour justement clôturé définitivement le dossier des ex-M23 ".
Saïd Djinnit se dit soucieux de garder contact avec toutes les parties prenantes y compris celles qui hébergent ces ex-rebelles.
L’ex-mouvement rebelle M23 a menacé de se retirer des accords de Nairobi qui fixent les conditions de reddition de ce mouvement défait par l’armée congolaise en 2013. Dans un communiqué, le M23 a accusé le Gouvernement congolais de ne pas respecter ses engagements, notamment en matière d’amnistie. Ce que dément Kinshasa.
Le M23 a aussi accusé le Gouvernement de retarder, de façon délibérée, la mise en œuvre de ses engagements. Il s’agit notamment de l’épineuse question de l’amnistie. Ils seraient encore près de 1.800 à vivre en exil au Rwanda et en Ouganda. Sur un effectif initial de plus de 2000 ex combattants du M23 vivant en exil au Rwanda, seulement 189 ont pu regagner le pays, d’après les chiffres fournis par le Gouvernement congolais. Rachidi MABANDU