C’est dommage mais c’est la triste réalité, l’UDPS, parti historique de la conquête démocratique en RD-Congo, a habitué l’opinion nationale plus sur des querelles intestines qu’à autre chose alors que les enjeux politiques actuels suggèrent que le parti cher à Etienne Tshisekedi se distingue par ses idées, ses contre-propositions,
son organisation et ses combats. A l’Udps, une crise en chasse une autre. En ce moment c’est la polémique autour du limogeage du Secrétaire général de l’Udps, Bruno Mavungu Pua-ti. Une lettre de son limogeage signée par le président du parti Etienne Tshisekedi depuis Bruxelles, datée du 11 février 15, circule sur les réseaux sociaux. Dans cette lettre qui est parvenue à la Rédaction de C-NEWS on peut y lire notamment les griefs ci-après contre le SG de l’Udps : « abus de pouvoir », « trafic d’influence » et « usage des faux ». On reproche à Mavungu aussi « l’usurpation des attributs du président du parti ». En conséquence il est «
déchu de ses fonctions ». Lesquelles sont exercées par ses adjoints dit la lettre. L’authenticité de cette lettre est sujette à caution car l’Udps a habitué l’opinion à la dénonciation des faux en écriture lorsqu’il s’agit de décisions importantes. Quand un camp s’estime lésé par une décision il crie à un faux. Mais Valentin Mubake, faucon parmi les faucons et ancien conseiller politique d’Etienne Tshisekedi, n’a pas attendu l’authentification de cette missive pour la considérer. Il a qualifié le Sg Mavungu « d’amorphe ». Il a
aussi rejeté la responsabilité de la léthargie actuelle du parti sur Bruno Mavungu.
C’était au cours d’une conférence de presse tenue par lui le samedi 14 février 2015 au collège Boboto. Parallèlement à cette crise au sein de l’exécutif du parti, une autre crise qui couvait déjà depuis la publication d’un document critique des Fédérations extérieures de l’Udps, qui dénonçaient le dysfonction
nement de leur parti et qui avaient proposé des pistes de solution, a refait sur face. Ce document n’a jamais reçu de suite favorable. Il a été jeté aux oubliettes. Et ses principaux rédacteurs ont été démis de leur fonction. Du coup, une autre lettre au vitriol a été publiée par Léonard Mwadimvita Mpoyi, Représentant honoraire de l’Udps en Europe. Très cri-tique avec Etienne Tshisekedi, il s’en est surtout pris au
tandem Félix Tshilombo Tshisekedi et maman Marthe, responsables à ses yeux de tous les problèmes que connaît l’Udps actuellement.
Bien avant cette lettre, les présidents de 4 fédérations de Kinshasa et bien d’autres cadres avaient déjà attiré l’attention de Tshisekedi sur le dysfonctionnement de leur parti. A toutes ses requêtes, la haute hiérarchie de l’Udps a réservé une fin de non-recevoir en attendant un Con-grès hypothétique. Au fur et à mesure que les autres partis de l’Opposition se renforcent, l’Udps s’affaiblit. Et dans toutes ses crises, elle
l’y laisse des plumes. Son influence sur la scène politique nationale s’amoindrit, comme l’ont démontré les
émeutes sanglantes de janvier dernier, car ce parti est plombé par les luttes de positionnement. Les ambitions
des uns et des autres sont certes légitimes mais pourvu que le parti et ses dirigeants se soumettent aux textes du parti. Mais l’Udps est loin de tirer les leçons de ses échecs à répétition. La vague des cadres partis avec Belchika en 2011 avait déjà révélé que ce parti n’avait plus un grand avenir s’il continue à perdre ses cadres les plus valeureux. Aux élections de législatives de 2011, l’Udps n’était même pas capable d’aligner un candidat député dans chaque circonscription électorale. Sur les 500 sièges en compétition, l’Udps n’a pu aligner que moins de 300 candidats pour la plupart fauchés et sans stratégies politiques. A la veille de grands enjeux politiques, publication du calendrier électoral notamment, à l’Udps c’est silence radio.
Ce qu’on entend, c’est le son de coups que ses membres se donnent de manière cyclique. Quel gâchis pour
un parti qui a la prétention d’instaurer un état de droit. C’est une évidence pour 2016, l’Udps n’est pas en
ordre de bataille. C’eut été une catastrophe jadis que l’Udps était la seule force d’alternance. Aujourd’hui ce
n’est pas le cas, plusieurs formations politiques portent de manière courageuse cette ambition. L’UNC de Vital Kamerhe, Ecidé de Martin Fayulu, Skode de Muyambo et bien d’autres personnali-tés notamment Moïse Katumbi, représentent le futur de l’alternance en RD-Congo.
MtN