Projet de budget 2016 : Matata à l’épreuve à l’Assemblée nationale

Mardi 27 octobre 2015 - 14:07

Le dernier budget de cette mandature est en examen, depuis hier lundi 26 octobre, à l’Assemblée nationale. L‘année étant essentiellement électorale, le projet de loi des finances fait l’objet de grandes attentes. Il impose également au gouvernement le devoir de mobiliser plus de recettes pour faire face au défi. A l’Assemblée nationale, les députés nationaux attendent des réponses du gouvernement. Pour un projet de budget en légère baisse par rapport à l’exercice 2015, le Premier ministre a un challenge à relever. L‘Assemblée nationale l’attend au tournant.

L’Assemblée nationale a entamé hier lundi l’examen du projet de budget pour l’exercice 2016. Ce projet atout de particulier. Car, il s’agit du dernier budget de cette mandature. Ce projet de budget fait l’objet de grandes attentes.

A l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, qu’entouraient tous les membres de son gouvernement, s’est montré serein. Comme à l’accoutumée, il a présenté l‘économie de ce projet de loi des finances qui s’inscrit, a-t-il dit, dans la vision de l’émergence tracée par le chef de l‘Etat au travers de la «Révolution de la modernité».

Sans surprise, le projet gouvernemental a fait l’objet de vives critiques. Certains en ont fustigé le peu d’impact dans la voie de l’émergence. D’autres, plus modérés, ont accordé un bénéfice du doute au gouvernement, estimant que l’exécutif national ne pouvait pas faire mieux dans un contexte de profond tarissement des recettes publiques, consécutif à un fléchissement des cours de principales matières premières d’exportation de la RDC.

 

L’ESSENTIEL DU PROJET DE BUDGET 2016

 

Le budget du pouvoir central pour l’exercice 2016 est présenté en équilibre en recettes et en dépenses. - à.8437,4 milliards de Fc, soit 20,6% du PIB et un taux de régression de 0,7% par rapport à la loi de finances de 2Ô1 5 arrêtée à 8 496,3 milliards de Fc.

 

De ce projet de budget, l’on retient qu’ il a été élaboré dans un contexte particulier marqué d’une part, par la baisse des cours de principales matières premières d’exportation et, d’autre part, par l’organisation des élections ainsi que le découpage territorial. En effet, le cours du cuivre est passé de 7 000 USD la tonne au début de l’année 2014 et oscille actuellement autour de 5 000 USD/tonne. Entre-temps, le baril de pétrole peine à franchir, autant à Londres qu’à New York, la barre de 50 USD.

 

Pour l’essentiel, la préfiguration budgétaire de l’exercice 2016 repose sur les principaux indicateurs et agrégats macroéconomiques ci-après : taux de croissance du PIB : 9,0%; déflateur du PIB : 3,41% ; taux d’inflation moyen : 3,4% ; taux d’inflation fin période : 33% ; taux de change moyen: 933,45.Fc/USD ; taux de change fin période : 939,9 Fc/ LJSD ; PIB nominal : 41 027 milliards de Fc.

 

Pour atteindre ces objectifs de politique économique, le gouvernement a prévu un train de mesures qui visent le financement des projets dans les secteurs porteurs de croissance tels que l’agriculture, les transports et l’énergie. Il prévoit en outre une réduction du train de vie des institutions publiques.

 

Un budget à forte connotation électorale

 

En 2016, le peuple congolais ‘se prépare au troisième cycle électoral de la 3ème République. Le calendrier électoral global ayant explosé en plein vol avant son atterrissage prévu en 2016, le processus électoral est presque dans l’impasse. La démission de M. l’abbé Malumalu a ravivé l’incertitude d’un processus en perte de vitesse.

 

Dans tous les cas, l’année 2016 se veut avant tout électorale. Instrument par excellence de la politique économique de F Etat, c’est par le budget de l’Etat qu’on attend juger non seulement de la capacité mais aussi de la volonté du gouvernement à ramener le peuple congolais aux élections. Raison pour laquelle il a été noté beaucoup de réticences lorsque le projet de budget de l’Etat pour l’année 2016 est nettement en baisse par rapport au budget 2015. Selon le gouvernement, tin arbitrage s’impose inéluctablement en 2016 pour faire correspondre les besoins de l’Etat aux recettes publiques disponibles. Or, dans les priorités de l’Etat pour le prochain exercice budgétaire, il y a notamment le financement du cycle électoral et la poursuite du processus de découpage provincial. Quelles que soient les contraintes, le gouvernement est dans l’obligation de trouver inévitablement des moyens pour être eu mesure de relever le grand challenge de 2016. C’est l’exercice auquel Matata est soumis à l’Assemblée nationale.

 

Au terme d’un débat très mouvementé, le Premier ministre a été gratifié d’un sursis de 48 heures pour répondre, demain mercredi 28 octobre 2015 aux nombreuses préoccupations des élus du peuple. Car, contrairement aux années antérieures, le Premier ministre n’a nullement été épargné par sa famille politique, la Majorité présidentielle, dont quelques élus n’ont pas hésité à fustiger l’inadéquation du projet de budget 2016 par rapport aux grandes attentes de l’année 2016.

 

Matata réussira-t-il son grand oral devant l’Assemblée nationale ? C’est la grande question. Toutefois, habitué à ce genre d’exercices depuis sa nomination en 2012 aux commandes du gouvernement, le Premier ministre est donné pour sortir sans grande peine du piège de l’Assemblée nationale. Aussi devra-t-il trouver des réponses idoines pour convaincre les représentants du peuple à la prochaine plénière.

 

LE POTENTIEL