Profession de foi d’un leader politique : Ne Muanda Nsemi : virage politique à 180 degré

Mercredi 8 juillet 2015 - 12:48

Lorsqu’on compare le leader politique Ne MuandaNsemi de Congo pax à celui de Bundu dia Kongo en passant par Bundu dia Mayala, on se rend vite compte que le chef politico-religieux s’est sensiblement métamorphosé.

Vis-à-vis du pouvoir, l’homme avait un franc parlé à l’époque où son parti politique portait l’appellation de Bundu dia Kongo.

Il n’hésitait pas d’appeler le chat par son nom. L’on peut se rappeler comment il était monté au créneau pour dénoncer les massacres de ses adeptes, autrefois, au Kongo Central, alors province du Bas-Congo.

Lors d’un débat à l’Assemblée nationale à ce propos, il serait invalidé par les députés majoritaires de la majorité présidentielle, n’eut été la sagesse, la clairvoyance et la perspicacité du speaker d’alors, Vital Kamerhe.

Ne MuandaNsemi de Bundu dia Mayala, désormais dans le collimateur du pouvoir, a commencé à adopter une attitude modérée à l’égard du pouvoir politique encore en place.

Celui d’aujourd’hui, évoluant au sein de Congo pax, adopte un langage politique en contradiction flagrante avec celui des années précédentes. Vilipendé par le pouvoir il y a peu, l’homme embrasse à présent le pouvoir au point de lui préparer le lit de la transition au-delà des délais constitutionnels.

Cet intellectuel du Kongo Central figure parmi les leaders politiques qui ont répondu présents aux consultations du président Kabila. Quand il a débarqué au palais de la Nation, beaucoup ont cru que le député national allait dire ses quatre vérités au chef de l’Etat.

Loin s’en faut. L’élu du peuple a préféré plutôt tendre la perche à Kabila qui est fin mandat, constitutionnellement parlant.

Sans mâcher les mots, il a proposé au terme de sa rencontre avec Kabila une transition de 3 ans qui devra être pilotée par un membre de la majorité présidentielle (Joseph Kabila pour ne pas la citer), secondé par un vice-président de la République issu de l’opposition (sans préciser laquelle) et un premier ministre de la société civile.

Raisons avancées : manque de fichier électoral crédible, population non recensée, impossibilité d’avoir pour l’instant des élections crédibles. Ces propos, il les a précisés dans son point de presse du 5 juillet en sa résidence de Ngaliema.

Pour une surprise et une déception allant jusqu’à énerver l’idéologie de BDK, c’en est une. Aux dernières élections de 2011, la plateforme politique à laquelle il appartenait avait contesté l’élection de Joseph Kabila. Elle avait même exigé d’annuler et de refaire le scrutin.Lui-même était interdit de franchir les limites de la capitale pour se rendre dans sa province du Kongo Central.

Le revirement du respecté leader politique de la province de Simon Kimbangu étonne. Plus d’un Congolais est éberlué, voire ulcéré. Comparativement à ses opinions des années précédentes, on peut parler d’un virage politique à 180°. D’autant que même les membres de la Majorité Présidentielle se sont réservés d’émettre pareille proposition.

Par G.O.