L’actualité politique reste dominée en République Démocratique du Congo par les contacts établis entre un émissaire du chef de l’Etat, Joseph Kabila et certains dirigeants de quelques partis de l’opposition. Lesdits contacts, renseigne-t-on, pourrait aboutir à la convocation du dialogue politique tant réclamé par Etienne Tshisekdi, président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).
L’annonce de l’information sur la réception d’un « missi dominici » de Joseph Kabila le week-end dernier au siège de l’UDPS, à Limete, n’a presque pas surpris les observateurs de la scène politique congolaise. Motif: depuis plusieurs mois, Etienne Tshisekedi, le président national de l’UDPS réclame à cor et à cri la convocation d’un dialogue national en RDC afin «apaiser le climat avant la tenue «élections, surtout la présidentielle de 2016.
Mais l’information a pris une autre dimension lorsque des sources proches du pouvoir annonçaient la rencontre entre le même émissaire du chef de l’Etat et les deux autres leaders de l’opposition, Vital Kamerhe, président de l’union pour la nation congolaise (UNC) et Eve Bazaïba, ci-devant secrétaire général du Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba.
De quoi ont-ils parlé?
Jusque-là, rien n’a filtré des contacts entre cet émissaire dont le nom n’a pas été révélé et les dirigeants de trois partis politiques de l’opposition approchés.
«Monsieur Joseph Kabila nous a envoyé un message avec son émissaire et nous avons transmis ledit message à notre président Etienne Tshisekedi qui se trouve présentement à Bruxelles, en Belgique». a déclaré sur les antennes de radio Top Congo, Félix Tshisekedi, le Secrétaire national de 1’UDPS, chargé des Relations extérieures.
Dans la foulée, Félix Tshisekedi a fait savoir que le message reçu de son interlocuteur allait dans le sens du dialogue réclamé par son parti, mais surtout par son leader.
Quel message l’émissaire de Joseph Kabila a-t-il transmis à Vital Kamerhe et à Eve Bazaïba ? C’est la grande question. Et jusque- là, les dirigeants de l’UNC et du MLC n’ont fait aucune déclaration sur les contacts qu’ils ont eus avec l’envoyé du pouvoir. Seul constat : le MLC et l’Alternance Vital Kamerhe (AVK), la coalition qui soutient la candidature du président de l’UNC, ont signé le Code de bonne conduite de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) un jour après leur rencontre avec l’émissaire du pouvoir. Question : le geste posé par les dirigeants du MLC et de l’AVK envers la CENI est-il la conséquence du message venu du pouvoir ? Voilà un autre inconnu. Mais d’aucuns se demandent déjà les matières qui pourraient être débattues lors des travaux du dialogue, si jamais ils étaient convoqués. Si hier l’UDPS s’accrochait à une passation du pouvoir entre Kabila et Etienne Tshisekedi (considéré comme le Président élu par son parti) au nom de l’imperium, aujourd’hui ces assises pourront tourner autour de trois points la problématique du découpage territorial ; la tenue d’élections provinciales et le vide créé à la CENI par l’Abbé Malumalu dont l’état de santé ne rassure pas encore.
En clair, les deux parties devraient débattre de ces points afin de dégager un compromis politique. Lequel compromis devrait s’accompagner du fameux principe du «partage du pouvoir».
Promesse politique
« Si jamais les acteurs politiques du pouvoir et de l’opposition se mettaient d’accord sur la tenue du dialogue politique, ces assises auraient comme conséquence politique la mise en place d’un nouveau. Gouvernement?». nous murmure un cadre de la Majorité présidentielle. Il a même affirmé que le Gouvernement qui serait issu desdites assises, devrait être dirigé par un leader politique de l’opposition.
Mais qui, du côté de l’opposition, dirigerait ce Gouvernement ? La question reste à nouveau posée. Selon certaines indiscrétions, le probable futur chef du Gouvernement viendrait de l’un de trois partis, politiques consultés par l’émissaire de Joseph Kabila. Logiquement et si les choses devraient se passer comme telles, le futur Premier ministre devrait s’appeler Félix Tshisekedi, soit Vital Kamerhe, ou encore Eve Bazaïba.
Par CN