Plusieurs députés nationaux sacrifient leurs bases électorales pour des vacances à l’étranger

Mercredi 4 mars 2015 - 12:10

Dans 11 jours, le parlement procédera à l’ouverture de la session ordinaire de mars 2015, après celle consacrée à l’examen du budget pour l’exercice en cours, tenue de septembre en décembre 2014, et la session extraordinaire convoquée spécialement en janvier pour modifier la loi électorale. Cette modification avait causé des dégâts aussi bien dans la ville de Kinshasa que dans d’autres provinces de la République démocratique du Congo. Mais l’on constate que la plupart des députés nationaux ont préféré passer leurs vacances en Europe et aux Etats-Unis, sacrifiant ainsi leurs bases électorales à Kinshasa et à l’intérieur du pays.
Pourtant, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale exige aux élus du peuple de présenter, au retour de chaque vacance parlementaire, des rapports et autres désidératas des électeurs en vue de bien cerner leurs préoccupations. L’on craint que des rapports fantaisistes soient, en effet, déposés au bureau de l’Assemblée nationale, alors que ces députés n’ont pas été en contact avec la base. Aubin Minaku doit veiller sur cette importante question et ramener les élus concernés à l’ordre. Car ces derniers sont censés parler au nom de la population pour que des lois soient votées afin de trouver, au niveau de la Chambre basse, des solutions à ses problèmes.

Or, d’ici une année, ce sont les mêmes parlementaires qui vont se précipiter le chemin de l’arrière-pays et des coins les plus reculés de la ville de Kinshasa pour solliciter les voix des mêmes électeurs qu’ils négligent aujourd’hui, en leur faisant des promesses électorales fallacieuses pour ne revenir que cinq ans plus tard.
Le 15 mars sera un dimanche, c’est-à-dire un jour férié. Sans nul doute, la cérémonie officielle d’ouverture de la session aura lieu, soit un jour avant, soit un jour après. Déjà, sauf miracle, l’opinion tant nationale qu’internationale sait pertinemment bien qu’il n’y aura pas 500 députés dans la salle. Même pour réaliser la majorité requise pour tenir une plénière, le bureau de l’Assemblée nationale devra multiplier des appels pour conscientiser les uns et les autres en vue d’atteindre le quorum.
Par LEFILS MATADY

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