Pasco Losanganya s’essaie à l’écriture

Jeudi 2 octobre 2014 - 10:57

Diplômée en interprétation dramatique à l’Institut national des arts, connue dans le milieu artistique kinois comme comédienne et danseuse, Pasco Losanganya a partagé sa nouvelle passion pour la dramaturgie le 28 septembre autour d’une lecture spectacle dont elle a assuré personnellement la mise en scène.

 

Voilà deux ans, qu’au sortir d’une conversation avec un fou, Pasco se décidait à prendre la plume pour y coucher sa petite flamme d’inspiration, « La mémoire d’un fou ». Confortée dans sa démarche par l’attitude singulière d’un de ses frères en proie à des pertes de mémoire suite à un accident, elle retrouve en lui ce qu’elle assimile à « des tics de fou » alors qu’il n’en est pas véritablement un. Et Pasco de renchérir ses dires avec ce commentaire : « J’ai eu le temps d’observer des fous et de parler avec eux. Il est souvent arrivé qu’ils commencent par un sujet et passaient à un autre sans transition et la seconde d’après, il passaient encore à une autre histoire sans discontinuer ». Une attitude rendue d’assez belle manière par le comédien Jeanpi Kafuti pris quelquefois de fous rires ou d’énervements inexpliqués. Et ses dialogues intermittents avec Pasco auxquels s’ajoutaient les interventions du griot Ikondongo armé de son inséparable langung, donnaient une certaine originalité à la création encore en chantier. Inspirée par un fou au départ, le texte que Pasco s’emploie à peaufiner s’enrichit désormais d’épisodes de sa vie personnelle. Histoires entendues, expériences vécues, réalités quotidiennes, tout trouve sa place dans ces écrits où la cohérence n’est pas le maître mot. Car, a souligné Pasco, « il arrive au fou de dire des choses vraies et tu peux te rendre compte qu’il les extraits de ses souvenirs mais qu’il n’arrive pas vraiment à les agencer de manière convenable ». La séance privée de lecture spectacle organisée dans l’intimité de son salon sous l’oreille attentive d’une quinzaine de personnes dont le metteur en scène Nzey van Musala et le directeur adjoint de l’Institut français, Christophe Roussin, portait donc sur l’ébauche de ce tout premier texte. Partant de l’idée que même une maison en chantier peut être habitable, Pasco dit avoir choisi de faire connaître la première partie de ses écrits qu’elle a jugée « prête » à se prêter à divers usages, vraisemblablement persuadée qu’« elle peut déjà servir à quelque chose ». Aussi a-t-elle dit avoir dédié cette première séance à un partage aux amis et connaissances son projet d’écriture en cours de réalisation auquel elle entend donner l’étoffe d’un spectacle one- man-show.

 

La création que Pasco envisage réaliser à partir de La mémoire d’un fou devrait pouvoir s’adapter à plusieurs scènes et comporterait dès lors une version longue et une courte. Sa durée devrait varier entre 1h15’ et 30’. « Le texte pourra subir plusieurs métamorphoses. Elle pourrait donner lieu à une lecture spectacle dans le genre de celle de cet après-midi, présenté sous forme d’un one man-show ou prendre une autre configuration, tout dépendra de l’occasion et du cadre de présentation », nous a-t-elle dit.

 

N.M.

 

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