New deal, partenariat mondial, Olivier Kamitatu doit s’expliquer

Vendredi 14 août 2015 - 09:32

Ministère du Plan, voilà un portefeuille-fourre-tout, socle de l’action gouvernementale mais dont le déficit communicationnel est fort criant. Que des sigles, des acronymes, que des concepts savants, «partenariat », «New deal». Mais l’opinion n’y comprend rien et ne sait en estimer l’impact sur son train-train quotidien. Pourtant des milliers de dollars sont en jeu.

L’atelier de validation de la feuille de route du Partenariat mondial et du New Deal qui s’est tenu à Kinshasa, du 06 au 07aôut 2015 sous la direction du ministre du Plan, Olivier Kamitatu, avec l’appui financier du PNUD, a accouché d’un chapelet des «défis majeurs » que la RDC doit relever dans le domaine de l’efficacité de l’aide au développement. Ces défis majeurs sont , en effet, liés à l’alignement sur les priorités de développement des pays en développement, à l’utilisation et au renforcement des systèmes nationaux, à l’accroissement des progrès en matière de transparence et de redevabilité, à l’inclusion du New deal dans le dialogue au niveau national, à l’utilisation des évaluations de fragilité pour guider la planification et la programmation du pays et à la prise en compte de plusieurs engagements de l’Agenda de Kinshasa qui demeurent d’actualité.

Le directeur – pays a. i. du PNUD a rassuré de la disponibilité de son institution à épauler la RDC pour permettre à ce processus de la mise en application des résolutions dudit atelier d’aller de l’avant. Il a rappelé qu’un atelier est une bonne chose mais il faut tout mettre en œuvre pour que la dynamique enclenchée ne tombe pas aux oubliettes.
La feuille de route du partenariat mondial et du New Deal comprend une série d’actions que la RDC doit réaliser afin d’assurer l’efficacité du développement, lesquelles actions tiennent compte de principaux axes de priorités de l’Afrique sur l’efficacité de l’aide au développement et des activités déjà entreprises par la RDC depuis 2012.
Vunabandi, prédécesseur de Kamitatu, a, à son temps, indiqué que « l’aide extérieure en faveur de la R-dC reste, en effet, extrêmement fragmentée et saupoudrée ». Ce qui entraîne des coûts de transaction élevés autant pour les donateurs que le donataire. Voilà qui rend cette aide sans impact réel sur le train-train des R-dCongolais.

Et pourtant voilà plus de 10 ans depuis que la R-dC est redevenue fréquentable et bénéficie à chaque exercice budgétaire de considérables appuis financiers extérieurs. Pour ce faire, le gouvernement, par le biais du ministère du Plan, avait notamment élaboré, à la suite du DSCRP, le Programme d’actions prioritaires, PAP, en 2007, cadre unique de programmation et socle, foi des experts du Plan, des interventions des bailleurs des fonds en R-dC. Sans grand succès. L’Etat va se relancer dans le PRONAREC, Plan national de renforcement des capacités afin de rebâtir une meilleure coordination des interventions des bailleurs de fonds. Sans succès. Puis le pacte de performance. Echec et mât.

L’on a aussi tenté, en 2012, la GAR et l’ARR : gestion axée sur les résultats ainsi que l’approche à résultats rapides. En vain. Le gouvernement avait aussi mis en place un groupe de coordination des partenaires bénéficiant de l’appui d’un secrétariat doté d’une spécialiste en matière de coordination d’aide. En vain. Aussi, la mise en place d’un système d’information sur l’aide dans le but d’améliorer la planification, la gestion, le suivi de l’aide extérieure et d’assurer son intégration dans le processus budgétaire. En vain.

L’alors ministre du Plan et Suivi de la Révolution de la Modernité offre au Premier ministre Matata une nouvelle recette, le CCOAD, Comité de coordination et d’orientation de l’aide au développement. Il s’agira cette fois-ci d’associer au moins 6 ministères dont le Plan naturellement, les Finances, le Budget, la coopération internationale. Même le gouverneur de la Banque centrale aura droit au chapitre. Vunambandi avait également proposé à Matata que le Comité de coordination et d’orientation de l’aide au développement dispose d’une instance politique qui sera présidée par le Premier ministre. Qu’a fait Kamitatu de ce projet ? Table rase ?