NE PAS FÉTICHISER NI LE DIALOGUE, NI LES ÉLECTIONS

Mercredi 13 avril 2016 - 05:26

C’est devenu une prédiction quasi-biblique : le Dialogue ou le chaos et symétriquement les élections dans le délai ou le scenario catastrophe.
Dans le premier cas, les partisans du Dialogue n’ont évidemment pas tort de redouter le chaos en cas de non tenue de ce forum appelé à baliser la voie des élections générales . Sans ce dialogue, l’on imagine difficilement le moindre consensus sur la question électorale. Et sans modus vivendi et même operandi, on ne voit pas trop sur quelle base les élections se dérouleraient. Bonjour l’incertitude et…le chaos !
D’autre part, sans la tenue et même la perspective d’élections, la navigation à vue qui en découlerait ressemblerait à un saut dans l’inconnu. Avec la crainte légitime de voir le pays sombrer dans la confusion aux conséquences incalculables. Deux raisonnements frappés du sceau du bon sens.
Seulement voilà, gardons-nous de fétichiser l’une et l’autre option. Le Dialogue ne saurait être cet antidote au spectre du chaos que si les participants représentent autre chose que leurs ombres et qu’il débouche sur un vrai consensus. A savoir des décisions qui seront effectivement mises en œuvre et non des recommandations que l’on va ranger dans les tiroirs une fois les rideaux tombés.
A l’inverse, les élections présidentielle et législatives dans le délai pourraient ressembler à ce remède pire que le mal qu’il est sensé soigner. Si en amont, la préparation fait défaut, pourquoi s’acharner à organiser les élections dans le délai coûte que coûte. Vouloir tenir les élections à tout prix et à n’importe quel prix pourrait coûter cher, très cher au pays. Au propre mais surtout au figuré.
Car, ce que les tenants des " élections dans le délai ou le chaos "- notamment les chancelleries occidentales- redoutent pourrait tout aussi bien résulter justement de l’organisation des scrutins mal préparés ou non préparés du tout. En tous cas, au point où nous en sommes, pas besoin d’être clerc en matière électorale pour constater qu’en terme de préparation, le compte n’y est pas du tout. José NAWEJ