Nangaa se dévoile à la Communauté internationale

Mercredi 16 décembre 2015 - 09:11

Le président de la CENI a évoqué d’autres problèmes extérieurs qui nécessitent que la prononciation claire des principaux intervenants au processus électoral afin que des options responsables soient levées.

C’est notamment la question du financement des élections. Un autre problème est celui relatif aux 23.000 candidatures enregistrées aux élections provinciales.

 

En route vers les élections, la Communauté internationale s’emploie pour l’organisation des élections apaisées en RD-Congo. Vendredi 11 décembre, le président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Corneille Nangaa Yobeluo, s’est entretenu avec les ambassadeurs, envoyés spéciaux de l’Union européenne -UE-, de l’Union africaine -UA-, des USA et des Nations unies autour du processus électoral en RD-Congo. Ensemble, ils ont passé en revue les différentes considérations majeures pour la faisabilité des élections ainsi que les apports des autres parties prenantes au processus électoral. A cette occasion, Corneille Nangaa a fait un état de lieu exhaustif du processus électoral, évaluant ses forces et faiblesses.

 

Corneille Nangaa, président de la CENI, a salué l’accompagnement manifeste des grandes nations du monde au processus électoral en RD-Congo et les a remerciés de manière très particulière pour l’appui déjà apporté à travers une expertise présente et active à l’intérieur même de l’institution de gestion des élections. Les hôtes du président de la centrale électorale ont formulé quelques préoccupations en rapport avec la nouvelle vision de cette institution d’appui à la démocratie.

 

Entre autres, les perspectives pour l’élaboration d’un calendrier réaménagé et les principaux défis qui guettent le processus électoral RDcongolais. Corneille Nangaa a fait savoir à ses interlocuteurs que du 03 au 07 décembre dernier, les membres de la CENI ont procédé à une évaluation sans complaisance des acquis, défis et contraintes du processus électoral afin de mieux rassembler les éléments susceptibles d’éclairer l’élaboration prochaine d’un calendrier électoral réaménagé. Il a en outre partagé avec ses hôtes les différents problèmes qui se dressent sur le parcours dudit processus. Parmi lesquels, des problèmes qui sont du ressort de la CENI et auxquels, en tant qu’institution, elle s’attèle à apporter des solutions. C’est le cas des études de planification stratégiques, l’élaboration d’un plan logistique des élections et la restructuration technique opérationnelle de l’institution. S’ajoutent à ces questions internes, des préoccupations identifiées, qui appellent à des solutions externes. A l’occurrence, les différents défis législatifs des élections exigeant la révision de certaines lois essentielles telles que la loi portant identification et enrôlement des électeurs et la loi électorale. Corneille Nangaa a également précisé que la première loi s’impose du fait de quelques incohérences constatées par rapport à la loi électorale. Ce, du fait que la loi portant identification et enrôlement des électeurs datant de 2004 ne prévoit nullement l’enrôlement et le vote des RD-Congolais de l’étranger alors que la loi électorale dispose n son article 5 que «le RD-Congolais résidant à l’étranger qui remplit les conditions, titulaire d ‘une carte d’identité ou d’un passeport en cours de validité peut participer à l’élection présidentielle, selon les modalités déterminées par la CENI en matière d’enrôlement et de vote». La même loi électorale pose un autre problème en ses articles 115 et 145 alinéa 2. Il s’agit pour la CENI, des questions qui ne peuvent favoriser l’organisation urgente des opérations électorales. Le président de la CENI a évoqué d’autres problèmes extérieurs qui nécessitent que la prononciation claire des principaux intervenants au processus électoral afin que des options responsables soient levées. C’est notamment la question du financement des élections. Un autre problème est celui relatif aux 23.000 candidatures enregistrées aux élections provinciales. D’après Nangaa, il est question d’établir une option pouvant apporter une réponse définitive aux candidats et aux électeurs, étant donné que ces élections ont été convoquées en fonction du fichier électoral en vigueur. A cela, a-t-il poursuivi, il convient d’ajouter les listes des candidats élaborées sur base d’anciennes alliances politiques qui connaissent des sérieuses déformations en ce moment. Toutes ces questions ont été passées au peigne fin par l’actuel président de la CENI. Pour sa part, Koen Vervaeke, envoyé spécial de l’UE dans la région des Grands lacs, a mis l’accent sur le problème de l’enrôlement des nouveaux majeurs. «Je crois que le lancement de l’enregistrement des électeurs ou l’actualisation de la liste électorale est un élément très important et nous avons, avec le président de la CENI, échangé sur comment ceci pouvait se faire dans les meilleurs délais. Ça serait un signe fort qu’il y a une dynamique qui assure la population et les partenaires pour aller vers les élections», s’est-il exprimé. Et d’ajouter: «du côté de l‘UE, nous avons toujours dit que nous sommes prêt à contribuer surtout à la liste électorale qui est un élément très important dans cette considération. Mais, nous voulions être rassurés du contexte politique global. Et je crois que le président de la CENI a clairement identifié ce qui est de ses responsabilités. Nous avons besoin d ‘un consensus au niveau national et là tout le monde a une responsabilité : le gouvernement, les partis politiques, la Société civile afin d’avoir les élections apaisées en respectant le calendrier légal et que les résultats soient acceptés par tous», a-t-il conclu.

 

Par Mymye MANDA

Parousia MAKANZU

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