Après le rendez-vous manqué du 20 septembre dernier suite aux barricades policières, la marche programmée de l’opposition politique congolaise s’est tenue sans accroc le samedi 27 septembre dernier.
La manifestation, débutée à partir de l’échangeur de Limete, a abouti au terrain du boulevard Triomphal, en face du Stade des Martyrs, où s’étaient massé plus de 2.000 personnes.
Comme initialement annoncé, la marche a e pour objet la dénonciation de toute tentative de modifier la Constitution, tour par lequel le camp présidentiel compte maintenir Joseph Kabila au pouvoir et assurer de ce fait sa pérennité à la tête du pays.
Libérer tous les détenus politiques
Autre finalité, l’opposition regroupée au sein des forces politiques et sociales de la RD Congo exige la libération immédiate et sans conditio de tous les détenus politiques actuellement incarcérés à la prison centrale de Makala, autrement appelée Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK).
C’est sous le coup de 11h que la manifestation a démarré, avec Bruno Mavungu, secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et d’autres tenants des formations politiques de l’opposition, en tête. Destination boulevard Triomphal.
L’hôtel de ville ayant modifié l’itinéraire la veille, au motif que la marche allait provoquer des embouteillages monstres. Ainsi mobilisés, sans que la planche à billet ait tourné, les manifestant volontaires ont répondu à l’appel des partis politiques de l’opposition et ont défilé avec enthousiasme, calicots en mains, où l’on pouvait lire « Kabila dehors ». La police encadrant la suivait derrière, mais cette fois-ci disciplinée et sans exercer la moindre violence ni lancer des grenades lacrymogènes, comme ce fut le cas le samedi 19 septembre dernier.
Bruno Mavungu prenant la parole à la place triomphale, où flottaient plusieurs dizaines de drapeaux, a appelé le peuple congolais à la vigilance et au respect de la Constitution. L’alternance au pouvoir étant l’une des caractéristiques d’un Etat de droit. A l’instar d’autres organisations et même de la communauté internationale, l’opposition politique congolaise soupçonne le président Kabila, au pouvoir depuis janvier 2001, de vouloir modifier la Constitution afin de se maintenir au pouvoir au-delà de 2016, année marquant la fin de son second et dernier mandat, selon la loi fondamentale. « Il n’est donc pas question que la nouvelle Constitution, issue des accords de Sun City, soit modifiée pour l’intérêt d’un individu et de ses partisans ».
Pas de violences policières
En ce qui concerne les détenus politiques, l’opposition exigent qu’ils soient relâchés hic et nunc. Elle ne comprend pas comment des rebelles aux mains ensanglantées aient pu bénéficier de l’amnistie générale et de l’insertion au sein de la société, alors que d’autres personnes croupissent en prison pour avoir émis des opinions non partagées par le pouvoir.
Les observateurs ont salué, pour une fois, l’attitude des policiers qui n’ont pas inquiété du tout les manifestants. Dans ce sens, un pas est vite franchi dans un Etat de droit auquel aspire le peuple congolais.
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G.O.