Menaces et intimidations des membres du G7 et leurs proches : Le retour de la pensée unique en RDC inquiète

Jeudi 1 octobre 2015 - 12:51

Au terme d’un point de presse tenu hier mercredi à Kinshasa, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) fustige le retour de la pensée unique caractérisé par les dénigrements, intimidations et menaces sur les membres du G7 et leurs proches.

L’Ongdh se dit préoccupée par la situation politique de l’heure en RDC caractérisée par l’intolérance politique et le manque d’élégance dans les propos de certains cadres et membres de la Majorité Présidentielle (MP) à l’égard de sept chefs et responsables des partis politiques ayant été exclus de la plateforme au pouvoir pour avoir exigé, à travers une lettre adressée au chef de l’Etat lundi 14 septembre 2015 , le respect absolu de la Constitution et de l’alternance politique en 2016.

En outre, la VSV dénonce les discours de certains membres de la Majorité au pouvoir qui s’attaquent à longueur des journées aux membres du G7 exclus de la MP.

VSV déplore le fait que malgré les fonctions officielles importantes qu’ils ont exercées en RDC, MM. Charles Mwando Nsimba (ancien 1er Vice- Président de l’Assemblée Nationale, Olivier Kamitatu, ancien Ministre du Plan, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, Président de l’Assemblée provinciale du Katanga, Christophe Lutundula, député national, Dany Banza Maloba, député national, Pierre Lumbi, ancien Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité,… continuent à payer le prix de leur liberté d’expression et d’opinion et à être vilipendés, dénigrés, menacés.

Retour à l’Etat policier

Après leur exclusion de la MP et révocation du gouvernement, la VSV signale que les bureaux de l’ancien ministre du plan, Olivier Kamitatu et de l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale et de Charles Mwando Nsimba auraient été scellés et encerclés par de nombreux policiers.

Elle déplore le fait que la résidence du député national Christophe Lutundula ait été encerclée et l’équipement de la station de radio appartenant à ce dernier a été saisi par le responsable de l’ANR à Katako Kombe, province de Sankuru.

Pour la VSV, toutes les personnalités ayant exercé des fonctions officielles doivent être impérativement protégées, sécurisées et respectées, comme sous d’autres cieux, en tout temps et en toutes circonstances, non seulement pour leur contribution à la gestion de la chose publique, mais également en tant que détentrices de certains secrets d’Etat, et ce, quelles que soient les divergences qui les opposent aux gouvernants actuels de la RDC, a déclaré Peter Ntumba Mukulu, coordonateur des activités de la VSV.

De même, tous les officiels notamment les députés nationaux, sénateurs, ministres, maires de ville, s’étant déclarés solidaires avec les chefs de leurs partis politiques en démissionnant ou en faisant des déclarations publiques de soutien à leurs « autorités morales » doivent être sécurisés et ne peuvent nullement faire l’objet de menaces ni contre eux-mêmes, ni contre leurs membres de familles et proches ainsi que leurs biens.

La VSV demande également aux partis politiques dont certains membres se sont désolidarisés de la position de leurs autorités morales de considérer cela comme une expression de la démocratie qui veut que toute personne jouisse de la liberté de choix.

La VSV s’inquiète du retour à l’Etat policier et dénonce les tentatives de la restauration de la pensée unique pressenties lors de la chasse contre d’autres membres de la MP au pouvoir qui s’étaient prononcés contre la révision de la Constitution et contre un troisième mandat du Chef de l’Etat.

Cependant, la VSV fustige et condamne fermement la fragilisation de la démocratie en RDC à travers la déstabilisation de certains partis politiques par Kinshasa en pratiquant le débauchage en échange des postes juteux.

La VSV appelle Kinshasa à être ouvert aux points de vue divergents et surtout de se mettre à l’écoute bienveillante des Congolais en vue de contribuer tous à l’unisson, à la consolidation de la démocratie et à l’avènement de l’Etat de droit en RDC.

Enfin, la VSV exige des autorités congolaises la sécurisation, sans faille, de tous les responsables et membres du G7, de tous les membres de l’opposition politique congolaise, les défenseurs des droits humains ainsi que les journalistes quels que soient leurs points de vue divergents quant au déroulement du processus électoral et à la gestion de la chose publique en RDC.

Elle exige la restitution immédiate et sans condition de l’équipement de la radio appartenant à l’honorable Christophe Lutundula à Katako Kombe, province de Sankuru.

Par Godé Kalonji Mukendi