Méfiance politique en RDC ; le RSF de Lunda-Bululu écrit à Maman Samba Sidikou

Mercredi 25 novembre 2015 - 12:36

S’il n’est pas à la bourrasque, il n’en demeure pas moins que de gros nuages gris surplombent le ciel congolais.

 

C’est sous le signe de la méfiance qu’il faut bien placer la lettre ouverte que le Rassemblement des sociales et fédéralistes (RSF), parti du professeur Vincent de Paul Lunda-Bululu, a adressée au nouveau représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en République démocratique du Congo, Maman Samba Sidikou.

 

Dans cette correspondance déposée samedi 21 novembre au bureau de la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo) à Lubumbashi, le RSF « déplore le climat de méfiance politique» qui prévaut entre la majorité et l’opposition, tout en demandant au représentant présentant spécial du SG des Nations unies de « s’impliquer», dans le cadre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, pour « assainir le climat politique afin d’aboutir à un dialogue réussi entre acteurs de la classe politique congolaise ».

 

« ENTRE SOURDS ET MUETS »

Par l’entremise de son coordonnateur dans l’ex-Katanga, Jean-Raymond Muyumba, le RSF a attiré l’attention du représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu sur le fait qu’« il y a des problèmes de non-respect des textes en RDC ».

 

Pour ce parti politique, Maman Sambo Sidikou est arrive à un moment propice, où « on parle du dialogue, qui peut soit enfoncer la République démocratique du Congo, soit décanter la situation.»

 

La suite du message destiné au nouveau chef de la Monusco se décliner  en ces termes : « S’il ne commence pas pat chasser la méfiance au sein d’ la classe politique congolaise - opposition et majorité - il n’y aura pas de résultats, parce que nous allons donner l’image d’organiser des dialogues, des concertations, entre les sourds et les muets. »

 

L’Accord-cadre d’Addis-Abeba, a fait savoir le coordonnateur de RSF dans l’ex-Katanga, indique que « la Monusco fait partie de la solution. De ce fait, c’est du devoir de la mission onusienne de contribuer au rétablissement de la confiance entre acteurs politiques. Il estime que si la Monusco ne le fait pas, « même la définition de son mandat n’aura pas de sens».

Surtout quand on sait que cette dernière signifie « une mission de l’Onu pour stabiliser la République démocratique du Congo et qui a un regard politique avec le pays », a expliqué Jean-Raymond Muyumba.

 

Jusqu’ici, le dialogue politique, annoncé depuis de longs mois, n’a toujours pas été convoqué. Les acteurs en présence ne parviennent pas à s’entendre sur son opportunité et les modalités de sa convocation.

 

A chacun, son entendement …

Il faudra noter que le forum préconisé par le président Joseph Kabila est soutenu par la majorité et certaines forces sociopolitiques pendant que d’autres formations politiques de l’opposition, à l’instar de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, préfèrent plutôt participer à un forum convoque par un facilitateur international désigné par le Secrétaire général des Nations unies.

 

Pour bien d’autres partis encore de l’opposition tels que l’UNC, le MLC, l’Ecide et l’Envol, ce dialogue prôné par le pouvoir ne pourra que favoriser le glissement du mandat présidentiel qui aboutirait à un report des élections prévues en 2016.

 

Par Marcel LUTETE