Le premier ministre a sollicité et obtenu un sursis de deux semaines de plus après deux semaines d’attente à l’Assemblée nationale en vue de répondre à la question orale avec débat d’un député. C’est depuis le 26 novembre que ladite question avait été déposée. Le premier ministre était attendu hier le 10 décembre à la Chambre basse du parlement quand au cours de la plénière du mercredi 9 décembre, Aubin Minaku a fait savoir que la programmation de la question adressée au Premier ministre était décalée.
Entre-temps, l’initiateur de ladite question, le député Mbindule Mitono, regrette d’attendre encore plus longtemps pour une question déposée depuis le mois de septembre dernier. Elle porte sur le niveau d’exécution du programme du gouvernement.
Il a indiqué, de ce fait, que le Premier ministre devait déjà avoir un dossier fin prêt sur le niveau d’exécution du programme de son gouvernement sur le plan économique, politique et social par rapport à ce qu’il avait prévu, Il affirme, par ailleurs, ne pas comprendre l’excuse du Premier ministre qui souhaite avoir un délai pour préparer son dossier. Ce, avant d’estimer que le chef du gouvernement est censé évaluer périodiquement l’action de son équipe.
Il a tenu le crachoir en ces termes “ C’est aujourd’hui (Ndr : mercredi 9 décembre dernier) que j’ai été informé que le Premier ministre demande le report de 14 jours parce qu’il était en dehors du pays et qu’il doit prendre, le temps pour constituer son élément de réponse. Cela nous prouve qu’il ne fait pas l’évaluation chaque jour ».
15 milliards de dollars détournés
Pendant ce temps, le Conseiller spécial du chef de l’Etat en charge de la bonne gouvernance, lutte contre la corruption, Luzolo Bambi a déploré mercredi dernier, la fraude qui coûte chaque année à la République démocratique du Congo jusqu’à 15 milliards de dollars soit 13,7 milliards d’euros.
Ce montant représente près du double de celui du budget du pays. Dans un entretien accordé à une radio locale, le conseiller du président Joseph Kabila sur la fraude, la corruption et le blanchiment, n’a pas donné davantage de précisions mais il a souligné que la corruption touchait les niveaux les plu élevés de l’Etat.
“Lorsqu’il y a une évasion, une fuite, une fraude, évaluée entre 10 et 15 milliards (...) de dollars par an (..) c’est au sommet de l’Etat qu’il faut modifier la tendance”, a dit Luzolo Bambi.
La RDC est le principal exportateur africain de cuivre et elle repose sur d’abondantes réserves d’or, de diamants et de cobalt, mais le pays reste classé 186e sur 187 pays en terme d’indice de développement humain (IDH) de l’Onu.
Le pays est également mal classé sur la liste de l’ONG Tranparency International qui le situe à la 154e place de son classement sur 175 pays évalués. Luzolo Bambi a déposé en juin une plainte au pénal au nom du président de la RDC contre plus d’une dizaine de responsables gouvernementaux, actuels et passés, qu’il accuse de fraude, corruption et blanchiment. Il a dit mercredi ne pas avoir eu de réponse du ministère public.
Par LP