Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et chef de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo, Martin Köbler, a annoncé le lundi 3 août 2015 à Kinshasa à la Commission électorale nationale indépendante que « la Monusco tient au respect des délais de l’élection présidentielle en novembre 2016 ».
« L’objectif de cette visite était de venir nous imprégner de l’évolution du processus électoral et nous avons été très bien briefé par le vice-président et son équipe. Et nous nous attendrons avec grand intérêt les conclusions et les recommandations des consultations présidentielles. Mais, la Monusco tient au respect des délais de l’élection présidentielle en novembre 2016 », a-t-il déclaré à la presse au sortir d’un entretien d’environ 2 heures avec les autorités de la Ceni autour de l’évolution du processus électoral en RD Congo.
Affirmant que sa « délégation a été satisfaite des réponses de la Ceni face à ses préoccupations », il a interpellé la classe politique congolaise « pour que des grandes décisions soient prises ».
« C’est après la réunion du Conseil de sécurité que M. Martin Köbler a été reçu à la Ceni, question de s’informer précisément sur la mise en œuvre du Calendrier électoral global et tirer les leçons de la marche du processus électoral actuellement mené par la nouvelle centrale électorale congolaise », rapporte un communiqué de la Ceni parvenu à Lepotentielonline.com.
Il a dit aux autorités de la Ceni que « le Conseil de Sécurité des Nations Unies a, lors de sa dernière assemblée générale, souligné les besoins de sécurisation de la RDC pendant le processus électoral, le dialogue stratégique et le respect du calendrier électoral dans l’esprit de la Constitution congolaise ».
« Les Etats membres du Conseil de Sécurité sont unanimes qu’il convient d’apporter un soutien plus affirmé aux élections législatives et présidentielle de 2016. Les Etats membres prônent des élections libres et démocratiques et ont réaffirmé leur pleine confiance au calendrier électoral, qui tienne compte des enjeux de l’heure », a-t-il souligné.
La question du budget des élections « de plus en plus un enjeu politique »
Le vice-président de la Ceni, André Mpungwe Songo qu’entouraient tous les autres membres du Bureau avec l’appui du Secrétaire exécutif national et la délégation de la Monusco « ont fait le tour d’horizon du processus électoral en cours dans le but d’en tirer les meilleures leçons et d’en interroger les défis potentiels ».
Toutes les questions brûlantes autour du processus électoral ont été passées au peigne fin : les consultations présidentielles avec leur retombée éventuelle sur le calendrier électoral global ; l’éminente question des nouveaux majeurs et l’opportunité ou non des élections locales en République Démocratique du Congo.
« La Ceni travaille dans la totale transparence. Elle compte sur les consultations politiques pour que, du dialogue, sortent des options claires susceptibles d’éclairer le parcours du processus électoral », a expliqué André Mpungwe.
D’autres précisions ont été apportées à cette occasion par les autres membres de la Ceni, relatives notamment à « la question du budget des élections qui, de plus en plus, devient un enjeu politique, étant donné que c’est du budget que découlent toutes les autres opérations logistiques des élections ».
Il a été souligné « les exigences opérationnelles liées à chaque option qu’il conviendra de prendre en ce qui concerne, notamment, l’enrôlement des nouveaux majeurs, la transmission sécurisée des données électorales et des résultats des votes et l’opérationnalisation des démembrements de la Ceni (Secrétariats exécutifs provinciaux et Antennes) ».
« Plus le temps passe, plus il y aura un impact réel sur le chronogramme »
Par ailleurs, les membres de la Ceni ont reconnu que « plus le temps passe, plus il y aura un impact réel sur le chronogramme des élections à tous les niveaux ».
« Il y a des lois essentielles au processus électoral qui n’ont toujours pas été votées. Raison pour laquelle il est important que les différentes sensibilités nationales se prononcent au travers d’un dialogue pour sceller un consensus électoral voulu par tous. Et sur cette question justement, la Ceni s’est mise à l’écoute de toutes les parties prenantes afin de vite dégager des recommandations pertinentes et objectives pour l’avancement heureux du processus électoral en RDC », indique le communiqué officiel.
La Ceni a enfin informé la délégation de la Monusco du travail de la Mission internationale d’Audit du Fichier électoral pilotée par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui a bouclé la première phase samedi 01 août 2015 à Kinshasa.
Cette mission, qui a rendu son rapport intérimaire pour cette première étape, devra poursuivre les travaux d’audit du fichier électoral congolais au mois de septembre prochain dans la capitale congolaise.