La coalition MP-PALU décide de virer la questeur de cette machine électorale. Depuis près de deux semaines, rien ne tourne dans cette centrale. Des pressions politiques sur ses membres, censés être neutres, ne font que se multiplier à une année de la présidentielle de 2016
La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) vit dans la fièvre des départs en cascade de certains ses responsables survenus ces dernières semaines. La série, qui va sûrement se poursuivre et voulue par des forces extérieures.
D’ailleurs, hier mercredi, le Bureau politique de la MP élargi à son allié, le Plau, a décidé de virer la questeur de cette institution, et demande à l’Assemblée nationale d’entériner cette décision. Dans l’entre-temps, tout est aux arrêts. Personne ne prend le risque d’organiser quoi que ce soit. Surtout qu’il n’y a aucune garantie de rester encore longtemps au sein de cet organe. On ignore totalement ce qui peut arriver le lendemain.
Démissions en perspective
Après le départ du Vice-président André Mpungwe, de la famille politique au pouvoir, voilà que la questeur vient d’être chassée. A qui le prochain tour ?
Et pourtant, la CENI est une structure strictement indépendante qui n’a d’injonctions à recevoir d’aucune autre institution du pays, surtout pas des familles politiques.
On se rappelle, d’ailleurs, que lorsque l’UNC et consorts avaient exigé de retirer leurs membres de ce même bureau, la Majorité présidentielle est montée au créneau pour leur rappeler que ces animateurs ne pouvaient plus obéir aux ordres de leurs formations de provenance, car censés être désormais indépendants. Aujourd’hui, la contradiction est flagrante.
A l’heure où les activités à la CENI semblent être bloquées, on se demande qu’est-ce qui doit être fait pour récupérer le temps qui est largement perdu.
Aucun communiqué de presse, pas de réunions tenues.
La loi électorale
Les départs en cascade des responsables de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à en croire les propos tenus dernièrement par le rapporteur Jean-Pierre Kalamba Mulumba wa N’Galula, violeraient la loi électorale, qui fait des animateurs de cette institution d’appui à la démocratie des personnes neutres, dans la mesure où le cordon ombilical avec leurs familles politiques, une fois dans la CENI, est coupé.
Le problème est que, ces gens-là dont le cordon ombilical est coupé de leurs partis politiques, subissent désormais des pressions de la part de ces mêmes familles politiques qui ont réussi à obtenir la démission du vice-président Mpungwe et le départ de la questeur, le premier issu du Pprd, la seconde du désormais G7.
Ceux qui avaient consulté la Cour constitutionnelle, pour interpréter la loi, alors que la CENI était en difficulté pour organiser l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des nouvelles provinces issues du découpage territorial, se sont curieusement tus et laissent les autres démissionner sans une réaction!
Si jamais il entérinait le départ de la questeur, comme l’exige le Bureau politique de la Majorité présidentielle et son allié le Palu, la complicité de l’organe législatif dans le jeu politique du pouvoir en place sera décriée par l’ensemble de la classe politique congolaise, et l’opinion donnera raison à ceux qui ont toujours soutenu que cette institution est la caisse de résonnance du pouvoir. Surtout lorsque son président se trouve être le secétaire général de la Majorité présidentielle, deux postes incompatibles.
Par Katshi