L’Udps commémore son martyre de novembre 2011

Jeudi 26 novembre 2015 - 11:02

Séquestration d’Etienne Tshisekedi à l’aéroport de Ndjili, enlèvements et assassinats de ses militants avant et pendant les scrutins de triste mémoire
La messe prévue ce jeudi au siège du parti, à Limete, sera précédée par une marche silencieuse sur les avenues Pétunias et Zinnias

Dans un communiqué daté du mercredi 25 novembre 2015 signé par le secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès (UDPS), Me Bruno Mavungu Puati, le parti cher à Etienne Tshisekedi organise ce jeudi 26 novembre 2015 une marche silencieuse sur les avenues Pétunias et Zinnias. Cette activité sera suivie par une messe d’action de grâce pour rendre hommage aux combattants de l’Udps victimes de violences avant et pendant les scrutins de triste mémoire de novembre 2011.

Cette date du 26 novembre est historique dans les annales du parti pour se souvenir, également, de la séquestration d’Etienne Tshisekedi à l’aéroport de Ndjili suivi des enlèvements et assassinats des militants de son parti, alors que ceux-ci venaient l’accueillir, au terme de sa tournée dans toutes les provinces de la RDC en guise de la campagne présidentielle.

 » L’Union pour la Démocratie et le Progrès (UDPS) commémore à son siège sis N°546, avenue Zinnias, quartier Résidentiel, commune de Limete, les événements malheureux survenus à l’aéroport international de Ndjili ainsi que le long du Boulevard Lumumba le 26 novembre 2011, date du retour à Kinshasa, de Monsieur Etienne Tshisekedi, alors candidat à l’élection présidentielle, après une tournée triomphale de campagne à l’intérieur du pays « , précise le SG Bruno Mavungu dans le communiqué dont La Tempête des Tropiques s’est procuré une copie.

La messe d’action de grâce qui sera célébrée pour commémorer ces victimes aura lieu à 14 heures, conformément à la recommandation du président Etienne Tshisekedi depuis Bruxelles où il se trouve.
C’est noté, la date du 26 novembre est une journée de souvenir à l’Udps où chaque année le parti commémore son martyre qui, selon Limete, sont des victimes de l’intolérance politique, tombées le 26 novembre 2011.

En marge de cette journée commémorative, le parti cher à Etienne Tshisekedi lance un appel pressant à ses combattants et à ses alliés de venir nombreux assister à cette messe et marche silencieuse en vue de partager ensemble cette douleur consécutive aux pertes considérables en vies humaines occasionnées par une barbarie sans pareille au monde.

Des arrestations arbitraires

Dans un rapport publié mardi 20 mars 2012, l’ONU a détaillé des violations graves des droits de l’homme, y compris des meurtres, disparitions et détentions arbitraires commises à Kinshasa avant, pendant et après les élections de novembre 2011.

Ce rapport indiquait que des membres des forces de défense et de sécurité étaient directement mis en cause dans ces violences perpétrées pendant la période électorale, entre le 26 novembre et le 25 décembre 2011.

Ce rapport s’appuyait sur des enquêtes menées par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme.

Au moins 33 personnes ont été tuées dont 22 par balles par les forces de sécurité à Kinshasa. Selon les enquêteurs qui ont concentré les investigations dans la capitale congolaise, au moins 16 autres personnes sont toujours portées disparues et près de 83 ont été blessées, la plupart par balles.

Les enquêteurs de l’ONU ont, par ailleurs, fait état de l’arrestation illégale d’au moins 265 civils. La plupart de ces personnes ont été maintenues en détention arbitraire et, selon des témoignages, ont été victimes de tortures.

Toujours selon le rapport, la répression s’est abattue sur des personnes qui appartenaient ou étaient censées appartenir au parti d’opposition, l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) d’Etienne Tshisekedi, principal adversaire à l’élection présidentielle du président Joseph Kabila, candidat à sa réélection.

Lors de ce mois de violences, le jour le plus meurtrier a été le samedi 26 novembre. Les assassins de la démocratie ont ouvert le feu sur les manifestants de l’UDPS venus accueillir Etienne Tshisekedi à l’aéroport de N’Djili, indique ce rapport. Ce jour-là, 17 personnes ont été tuées et au moins 69 blessées, note l’Onu.

Les forces de défense et de sécurité mises en cause

Les principaux responsables de ces crimes et de ces exactions appartiennent tous à des corps qui font partie des forces de sécurité rattachées au gouvernement et à la présidence.

Le rapport indiquait que la plupart des violences commises impliquent la garde républicaine et la police nationale congolaise, en particulier des agents du Groupe mobile d’intervention et de l’Agence nationale de renseignements.

Toujours d’après le rapport de l’ONU et dans une moindre mesure, des militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) étaient aussi impliqués.

Par Godé Kalonji