L’opposition juge sans objet les menaces du président Kabila

Lundi 14 décembre 2015 - 21:33

A peine le discours du président Kabila sur l’état de la nation terminé, l’opposition parlementaire qui a séché le congrès à cause de ‘‘la caporalisation et la confiscation de libertés d’expression à l’assemblée nationale’’, s’est réunie en urgence pour répliquer à ce qu’elle a qualifié ‘‘de contradictions et de contre-vérités’’ contenues dans l’adresse du chef de l’état. D’abord, les députés membres des  groupes Udps et alliés, Unc et alliés, Mlc et alliés, Gplds ainsi que ceux du G7 ont rappelé que l’opposition politique congolaise est civile et non armée. Une manière de rejeter en bloc toutes les accusations sans fondement et les menaces proférées par la majorité et son leader contre les ténors de l’opposition. Ensuite, ils ont mis en garde les tenants du pouvoir, tout en rappelant les forces de défense et de sécurité de s’abstenir d’exécuter des ordres manifestement illégaux. L’opposition politique prévient qu’ ‘‘aucune goute de sang de ses compatriotes ne leur sera imputée de quelque manière que ce soit’’. Toutefois, ses principaux leaders rassurent le peuple congolais qu’ils sont prêts à consentir tous les sacrifices pour faire respecter la constitution. Par contre, les groupes parlementaires de l’opposition s’indignent que le président Kabila, au lieu d’assurer le peuple de son départ en 2016, se soit évertué à proférer des menaces contre les membres de l’opposition politique et les forces politiques et sociales ayant jugé le dialogue inopportun. Après analyse, les élus de l’opposition constatent que le dernier discours du mandat de M. Kabila devant les deux chambres réunies en congrès, a été émaillé des contre-vérités notamment l’existence de vingt-huit provinces au lieu de vingt-six. Le reste, disent-ils, c’est du déjà entendu. Aucune innovation par rapport aux discours précédents. Par ailleurs, ils ont dénoncé le silence du garant de la nation sur le respect de la constitution. Il est étonnant que ‘‘du début à la fin de son discours, en sa qualité de garant de la nation, le chef de l’état n’ait fait aucune allusion à la constitution’’. Signe évocateur pour les opposants qu’il veut glisser. Et son silence sur ce point crucial, note l’opposition parlementaire, démontre qu’il n’est pas prêt à organiser les élections dans le délai constitutionnel. Encore une fois, ils ont félicité le peuple congolais pour sons sens de patriotisme et de civisme. A la communauté internationale, les députés de l’opposition saluent l’accompagnement dans le processus électoral, la pacification et la démocratisation du pays.