Quelque trois mois après sa nomination à la tête de la Monusco , Maman Sambo Sidikou paraît non seulement avoir pris ses marques , marqué son territoire , mais en plus annoncé les couleurs . En fait, ses couleurs. Et …son style. Travailler en synergie avec les autorités congolaises et tous les segments de forces vives, venir en soutien aux FARDC et mener une croisade sans merci contre les abus sexuels. Voilà à grands traits le périmètre de l’action du nouveau Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC. Explication des textes.
Y aurait-il déjà un style Sidikou ? Il y a de quoi être enclin à répondre à cette interrogation par l’affirmative. Le samedi 6 février 2016, le gotha de la presse congolaise et des correspondants de certains médias internationaux ont certes, eu devant eux un diplomate très ONU. Mais, il n’aura échappé à personne que le nouveau patron de la Monusco n’a eu de cesse d’insister sur l’impérieuse nécessité du travail en synergie. Et ce, par rapport à tous les défis auxquels la RDC a à faire face et qui recoupent les missions de la Monusco. Qu’il s’agisse de la protection des civils, de la neutralisation des groupes armés, de l’appui au processus électoral …
Des défis qui nécessitent un partenariat étroit entre le Gouvernement et les Nations unies, indique Maman Sidikou. " Je crois à ce partenariat et j’y travaille ", annonce le Représentant spécial du SG de l’ONU. Sans doute pas une simple profession de foi .Car, à peine arrivé à Kinshasa le nouveau chef de la Monusco a déjà à son actif le protocole d’accord. " Ce protocole d’accord constitue une étape importante pour la coopération militaire ", estime Maman Sidikou.
Il salue, pour ce faire, le leadership du Président Kabila qu’il révèle avoir vu trois fois à sa demande . " Il appartient au Gouvernement congolais d’assurer la sécurité du pays et de son peuple, la Monusco est là pour l’accompagner ", répète dans toutes les langues le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU.
PAS DE DIPLOMATIE DE BAVARDAGE
Si le successeur de Martin Köbler entend rencontrer le nec plus ultra de la presse présente à Kinshasa une fois par mois, il n’a nullement envie de souscrire à la diplomatie du bavardage. "Des déclarations intempestives distraient notamment les militaires de leur tâche ", constate ce diplomate qui, dans son précédent mandat en Somalie, privilégiait le résultat. Commentant le protocole d’accord entre Kinshasa et la Monusco sur les opérations militaires, le diplomate onusien note : "rien n’est possible sans planification conjointe ". Avant d’ajouter : " je crois fermement que lorsqu’on est dans un pays, il y a un minimum à faire avec les autorités et la population avant de faire des déclarations ". " Les Nations unies ne sont pas une déclaration parallèle en RDC", lâche Maman Sambo Sidikou.
La vocation et la disponibilité à appuyer la RDC, Maman Sidikou la manifeste aussi sur le plan politique. "L’Onu appuyera un processus électoral crédible, paisible, transparent et crédible ", souligne le patron de la Monusco. Par-dessus tout, l’ONU est pour un processus inclusif dans le respect de la Constitution et de la souveraineté du peuple congolais. " Tout doit être fait pour préserver la paix et éviter de tomber dans la violence dont les victimes seraient d’abord les populations civiles", martèle Maman Sidikou. JN