Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Emploi, Travail et de la Prévoyance Sociale, Willy Makiashi, a ouvert, jeudi 26 novembre 2015, les travaux de la session spéciale anti- corruption consacrant la transition du Forum des institutions Anti-corruption de l’Afrique Australe (SAFAC) à la Commission Anti-corruption de la SADC (SACC). Cette 13ème session de l’Assemblée Générale Annuelle du SAFAC est organisée par l’Observatoire du Code d’Ethique Professionnelle (OCEP) sous la coordination du ministre de la Fonction Publique et sous le haut patronage de son excellence M. le Président de la République, chef de l’Etat et la supervision du Premier ministre, chef du gouvernement. C’était au Bâtiment du gouvernement.
Pendant quatre jours, soit du 26 au 29 novembre 2015, les experts venus des Agences et Commissions Anti- corruption de la SADC vont réfléchir sur les mécanismes efficaces de coordination, les stratégies susceptibles d’éradiquer les pratiques de la corruption et de conduire la sous-région vers des lendemains meilleurs.
Dans son adresse, le vice-Premier ministre, ministre de l’Emploi, Travail et de la Prévoyance Sociale, Willy Makiashi a indiqué que ce moment est précis car les institutions de lutte contre la corruption de l’Afrique Australe amorcent un tournant décisif dans l’histoire du combat contre la corruption dans le monde, et en particulier en Afrique.
Il a pour sa part mentionné un double motif de fierté sur le choix dévolu à la RDC d’abriter les assises de la session spéciale. Primo, c’est démonstration de force, attestant le niveau de degré de maturité atteint par l’ensemble des pays de la SADC d’opérer au-delà des clivages linguistiques. Secundo, il constitue un témoignage éloquent de la reconnaissance de l’admission du pays dans le concert des nations déterminées à contrer l’expansion de la corruption.
Le vice-premier ministre a fait savoir que la corruption sape les politiques et détruit le tissu économique des nations. Elle consacre l’inversion des valeurs, freine la croissance économique et constitue l’une des principales entraves au développement d’un pays, anéantit les efforts vers l’émergence et développe une menace sécuritaire multiforme.
Ainsi, ce tableau sombre des ravages de la corruption sur le tissu économique des nations interpelle tous. Il est temps, a-t-il dit, de lui déclarer une guerre sans merci en prenant conscience des affres de la corruption sur le développement des nations. Raison pour laquelle, il est évident de réfléchir sur les voies et moyens, les stratégies appropriées et les mécanismes opérationnels susceptibles d’étouffer ce monstre à plusieurs têtes.
Willy Makiashi a proposé les pistes de solutions et les stratégies nouvelles pour contrarier l’expansion de la corruption dans la sous région de la SADC. Il s’agit notamment l’inexistence et l’inopérationnalité des instruments juridiques de lutte contre la corruption l’absence d’une structure de coordination le déficit criant de stratégies, de recherches, de formation et de renforcement des capacités et l’absence de gouvernance éthique.
Corruption détruit le tissu économique d’un pays
Prenant la parole à son tour,, le ministre de la Fonction Publique, Pascal Isumbisho Mwapu a souligné que la tenue de ces assises s’inscrit dans le cadre de la vision du chef de l’Etat, faisant de la réforme de l’Administration Publique un levier puissant de transformation, devant booster l’émergence de la RDC à l’horizon 2030.
Cette émergence ne peut, cependant être atteint qu’à travers la mise en place d’une administration Publique de proximité et de qualité, dépouillée de toutes les antivaleurs, dont la corruption, et mettant au centre de se préoccupations la satisfaction des besoins des usagers des Services de l’Etat. C’est ainsi que le Président de la République pour matérialiser sa vision a conféré au ministère de la Fonction Publique, par le biais de son Service spécialisé OCEP la mission de moraliser la gestion de la chose publique afin de prévenir la corruption, dans tous les milieux socioprofessionnels et auprès du public.
Pour lui, la corruption, est un fléau qui ne laisse rien sur son passage. Ses conséquences, a-t-il expliqué, sont toujours énormes et dévastatrices. Elle entraine les inégalités sociales, la recrudescence des antivaleurs, les guerres, la pauvreté, la criminalité transfrontalière etc...
Face à ce fléau, le gouvernement de la République sous l’impulsion du Premier ministre s’est engagé dans un vaste programme de réformes. Il convient de prime abord à réformer le mental de l’homme en vue de faire de l’Ethique Professionnelle, et de la Bonne gouvernance, le passage obligé de la lutte contre la corruption ensuite éradiquer la corruption toutes ses formes.
SADC : une communauté de lutte contre la corruption
Le Directeur Général de l’OCEP, St Augustin Mwandambali a dans son discours signalé qu’il est exactement 14 ans, jour pour jour que la Communauté du Développement de l’Afrique Australe (SADC) a signé à Blantyre, au Malawi le 14 août ?001, le protocole contre la corruption. Ce protocole recommande, en son article 11, aux Etats parties de conjuguer leurs efforts et de renforcer la coopération entre les Etats, en vue d’éradiquer les pratiques de la corruption dans la région de la SADC.
La présidente en exercice du Forum anti corruption SAFAC, Mme Rosewin M. Wandi, a remercié le gouvernement de la RDC pour la tenue de ces assises sans oublier le secrétariat pour le travail abattu. Cette organisation, a-t-elle dit, a été créée pour combattre la corruption et les crimes associés à ce fléau.
Pour combattre ce fléau dans la région, Mme Rosewin insiste sur la volonté politique tout en étant convaincu qu’avec la détermination, on peut faire de la région, une communauté de lutte contre la corruption.
Le représentant du secrétariat exécutif de la SADC a reconnu que la corruption est de nature cancéreuse. En effet, le travail de la SACC est important dans la mise en œuvre du plan stratégique pour déraciner la corruption dans la sous région. “ Nous espérons que les pays de la SADC vont travailler avec engagement et détermination pour lutter contre la corruption. Nous travaillons avec un partenariat solide pour ne pas compromettre les activités afin de booter dehors ce fléau “, a-t-il martelé.
Un message du lauréat du prix de Bonne gouvernance Mo Ibrahim 2014, M. Hifikepunye Lucas Pohamba, président honoraire de la Namibie a été lancé à travers un film projeté dans la salle. A travers ce prix, Lucas Pohamba prône la bonne gouvernance en combattant les antivaleurs qui détruisent le tissu économique.
Par Bibiche Mungungu