4 ans après la séquestration d’Etienne Tshisekedi suivi des arrestations arbitraires, des enlèvements et assassinats
Selon Me Bruno Mavungu, le dialogue reste une voie pour que les prochaines élections se tiennent de manière apaisée sans moindre violence et préparer la sortie honorable de J .Kabila
26 novembre 2011-26 novembre 2015, quatre ans, jour pour jour, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, candidat de l’Union pour la démocratie et le Progrès Social(UDPS) à la présidentielle de 2011 a été séquestré à l’aéroport international de Ndjili.
Il venait d’effectuer une tournée triomphale de campagne à l’intérieur du pays. Cette séquestration a été suivie des vagues d’arrestations, d’enlèvements et d’assassinats des plusieurs Congolais amassés le long du Boulevard Lumumba le 26 novembre 2011 pour vivre le retour du Sphinx de Limete à Kinshasa.
En souvenir de ces moments inoubliables, le parti cher à Etienne Tshisekedi wa Mulumba, sous la conduite de son secrétaire général, Me Bruno Mavungu, a organisé hier jeudi 26 novembre 2015 une marche silencieuse sur les avenues Pétunias et Zinnias suivie d’une messe d’action de grâce à Limete à la permanence de l’UDPS, pour rendre hommage aux victimes de l’intolérance la messe d’action de grâce ont été une réussite totale pour l’Union pour la démocratie et le progrès social.
Une fois de plus, le parti a saisi l’occasion pour réclamer la tenue du dialogue afin d’organiser d’une manière consensuelle et sans violence les scrutins attendus en 2016, éviter ainsi la violence vécue en 2011. C’est aussi une occasion de préparer la sortie honorable de Joseph Kabila qui termine son mandat en 2016.
La messe a été dite par le révérend Abbé Ngindu Musasa de la Paroisse St Raphaël, à Limete. L’appel de l’Udps a été également entendu par ses alliés politiques, dont le G14, qui ont répondu à son invitation en prenant une part active à cette eucharistie d’hommage aux martyrs de l’intolérance politique.
Une plainte devant la justice belge
Pour l’UDPS, ses martyrs ne seront pas oubliés tandis que les auteurs de ces crimes ne resteront pas impunis, tance Mavungu.
Dans une interview, le secrétaire général de l’Udps a fait savoir que son parti a déposé une plainte contre le gouvernement en place pour que la vérité paraisse sur ces massacres afin que les auteurs et leurs complices répondent de leurs actes.
Selon une disposition du Code pénal belge, les tribunaux belges peuvent juger toute personne suspectée de torture, si elle se trouve en Belgique, même si la victime ou l’auteur du crime ne sont pas belges et que le crime n’a pas été perpétré en Belgique.
La vérité dévoilée par l’Onu
Sur ce dossier, le rapport du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme (BCNUDH) était clair dans son rapport rendu public en mars 2012. Dans ce rapport, cette agence Onusienne a parlé d’une sauvagerie de la part des forces de défense et de sécurité.
L’ONU a détaillé des violations graves des droits de l’homme, y compris des meurtres, des disparitions et des détentions arbitraires, commises à Kinshasa avant, pendant et après les élections de novembre 2011.
Ce rapport indiquait que des membres des forces de défense et de sécurité sont directement mis en cause dans les violences perpétrées pendant la période électorale, entre le 26 novembre et le 25 décembre 2011.
Au moins 33 personnes ont été tuées dont 22 par balles par les forces de sécurité à Kinshasa. Selon les enquêteurs de l’Onu qui ont concentré les investigations dans la capitale congolaise, au moins 16 autres personnes sont toujours portées disparues et près de 83 personnes blessées, la plupart par balles.
Les enquêteurs de l’ONU ont par ailleurs fait état de l’arrestation illégale d’au moins 265 civils. La plupart de ces personnes ont été maintenues en détention arbitraire et, selon des témoignages, elles ont été victimes de tortures.
Toujours selon le rapport, la répression s’est abattue sur des personnes qui appartenaient ou étaient censées appartenir au parti d’opposition, l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) d’Etienne Tshisekedi, principal adversaire à l’élection présidentielle du président Joseph Kabila, candidat à sa réélection.
Pendant ce mois où diverses violences avaient été commises, le jour le plus sombre a été le samedi 26 novembre lorsque la garde républicaine a ouvert le feu sur les manifestants de l’UDPS venus accueillir Etienne Tshisekedi à l’aéroport de N’Djili, souligne ce rapport.
Par Godé Kalonji