Les faux médicaments déciment en RDC

Lundi 11 mai 2015 - 13:07

La sonnette d’alarme a été tirée vendredi 08 mai 2015 au Palais du peuple par les élus du peuple au cours du débat général axé sur la question orale avec débat du député national Clément Kanku Wa Tshibwabwa adressée au Ministre de la Santé Félix Kabange Numbi.
La Chine et l’inde ont été citées parmi les grands fournisseurs des produits contrefaits à la base des milliers de morts en République Démocratique du Congo.

Dans sa réponse, le Ministre de la Santé e fustigé le manque d’une loi à jour et à même de permettre au Gouvernement de mettre de l’ordre dans le secteur pharmaceutique. Ce dernier a commencé à se détériorer vers les années 70 avec la session des industries et pharmaceutiques à certains privés n’ayant pas l’expertise requise dans le secteur des médicaments et respecté les normes dans la fabrication de ces produits.

Félix Kabange promet de soumettre très prochainement un projet de loi à la chambre basse du parlement afin d’organiser ce secteur essentiel pour la vie de la population et l’avenir de notre nation.

Dans ces chiffres, le ministre affirme que 90% de médicaments en circulation dans le pays sont importés par les privés de Chine et de l’Inde. Et 10% seulement viennent de l’Europe, il s’agit surtout des produits de spécialités.

Les députés nationaux ont insisté sur la nécessité pour le Gouvernement de prendre à bras le corps le problème de fabrication et d’importation des médicaments pour alimenter tous les hôpitaux de référence et les dépôts pharmaceutiques en produits sûrs.

Et outre, à la question des médicaments illicites s’ajoute l’invasion des charlatans nationaux comme étrangers qui vendent la mort à lé population congolaise et parfois avec tambours battant. La représentation nationale a demandé au Ministre de la Santé de prendre des mesures idoines pour mettre ces criminels hors d’état de nuire. Il importe également de sensibiliser la population pour éviter l’automédication et d’acheter toujours les produits sur ordonnance médicale.

Par ailleurs, les députés nationaux ont posé au Ministre de la Santé une cinquantaine de questions touchant les problèmes de fonds de l’industrie pharmaceutique, la réglementation du secteur des médicaments et la politique du gouvernement en cette matière.

Le député national Frédéric Apaka Tom bila a cherché à savoir quelle est la formule que le ministère de la Santé préconise dans le traitement de la malaria qui tue chaque minute en RDC. Alors que 90% de congolais sont affectés par ce fléau, il circule sur le marché une pléthore de médicaments antipaludiques dont la plupart sont de qualité douteuse, a fustigé l’élu de Kisangani. Il a attend que Félix Kabange Numbi indique une formule appropriée au personnel soignant et interdise tous les autres produits jugés inefficaces et qui créent la résistance de la malaria chez les patients. Sauf changement de derrière minute, le ministre passera aujourd’hui au Palais du peuple pour répondre aux questions des députés.

Hôpital du Cinquantenaire Des loups dans la bergerie
Signalons que le ministre de la Santé était visé par une double question orale dont celle sans débat lui adressée par Emery Okundji, député national des FONUS qui n’avait p séché la plénière. Cette question orale portait sur le décès en dans la nuit du l4au 15février2015 de Mme Julieta Firmino, 35 ans révolus, épouse d’un diplomate angolais, à l’hôpital du Cinquantenaire.

Félix Kabange Numbi a fait des révélations troublantes sur cette nébuleuse, citant le rapport préliminaire de la Commission d’enquête diligentée par son Ministère. Selon les résultats de cette commission, l’ancienne étudiante de l’Université protestante au Congo est morte d’une insuffisance rénale sur fond d’intoxication par un produit alcalin dont la nature est à préciser. Il ne s’agit pas du formol. Le ministre a reconnu les difficultés rencontrées par la commission d’enquête, une manipulation du dossier médical de la victime transmis 4 jours après à la commission, une manipulation du cadavre de Julieta Firmino avant son transfert à Ngaliema center, un retard de six heures dans le transfert de la victime après la prise du produit qui lui a donné la mort, la présence des flacons avec des produits toxiques dans le cabinet où la victime était soignée, etc.

Pour éviter le pire, le gouvernement aurait pris des mesures pour revoir le contrat de service avec la firme indienne qui gère l’hôpital du cinquantenaire.

Concluant sa question orale sans débat, Emery Okundji a déploré la légèreté avec laquelle le dossier a été géré. Il a révélé que l’Ad de l’hôpital avait même giflé le Ministre Félix Kabange alors que ce dernier était descendu sur les lieux pour s’enquérir e la situation. Arrêté par la police, le sujet indien a été aussitôt libéré pour reprendre ses fonctions au grand dam du Ministre de la Santé. Il s’agit de la désacralisation de la fonction publique, a martelé Emery Okundji qui sollicite en définitive une commission d’enquête parlementaire pour permettre aux députés nationaux de requérir tous les renseignements nécessaires cette nébuleuse et sur le Ministre de la Justice et le PGR en tant garant de action publique.

Par Martinez Ngyaluka

 

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