Nommés par le Chef de l’Etat en vue d’administrer les 21 nouvelles provinces issues du démembrement constitutionnel, les Commissaires spéciaux devaient en principe avoir déjà rejoint leurs provinces respectives d’affectation.
Mais au regard de la délicatesse de la mission leur confiée, le Gouvernement a jugé indispensable de les retenir’ à Kinshasa pour le cadrage et le renforcement des capacités.
Ces représentants de l’autorité publique dans les nouvelles provinces n’ont pas que la mission de maintenir l’ordre et l’autorité de l’Etat dans leurs entités respectives. Ils ont bien plus à faire.
Primordial
En effet, au lendemain du lancement du processus du démembrement du pays en 26 provinces, les critiques frisant de partout (Majorité comme Opposition) ont convergé sur un seul point. A savoir que les provinces nouvellement créées n’étaient nullement viables et qu’il fallait de ce fait surseoir au processus.
Eh bien, l’une des missions primordiales des Commissaires spéciaux est de travailler à l’émergence des conditions favorables à la viabilité des entités sous leur supervision.
Véritables héros dans l’ombre, c’est à eux que reviendra la lourde charge, de faire démentir toutes les mauvaises prédictions sur le processus du découpage territorial. C’est pourquoi le Gouvernement a décidé de leur encadrement 72 heures durant. Ils doivent ainsi arriver à comprendre tous les contours du concept de la révolution de la modernité avant de le rendre effectif dans leurs provinces respectives.
Le vice-Premier ministre en charge de l’intérieur, en tant que leur autorité de tutelle, leur a rappelé pour la circonstance leur mission. Ils doivent prioritairement maîtriser les enjeux de la décentralisation, comprendre le rôle du chef coutumier ainsi que celui de la rétrocession et des finances publiques provinciales.
Une fois ce conditionnement terminé, chaque Commissaire spécial pourra rejoindre sa province, flanqué de ses deux adjoints. Sachant que le Gouvernement les tient à l’oeil et surtout à l’obligation des résultats dans le plus bref délai.
A la charge
Signalons qu’entre-temps, la Dynamique de l’Opposition est décidée à faire échouer la mise en place des administrations spéciales dans les provinces. Ses membres ont décidé de saisir la Cour Constitutionnelle en vue de faire annuler la nomination des Commissaires spéciaux jugée inconstitutionnelle.
Pour les opposants, il y a flagrance dès lors que le pays va évoluer avec une administration provinciale à double visage. L’une issue de la volonté du peuple et soumis au contrôle parlementaire et l’autre gérant sans mandat électif et exempt de tout contrôle parlementaire.
La Dynamique accuse et dit que les nouvelles provinces évoluent en dehors du cadre juridique et constitutionnel du pays.
Par LP