Les « Bana Kwata » traqués par les policiers

Lundi 5 janvier 2015 - 10:03

Les «bana kwata » sont ces jeunes-gens qui squattent le long des magasins et dépôts des marchandises en quête de potentiels acheteurs qu’ils orientent vers d’autres maisons de commerce où à priori les articles sont vendus à un prix abordable.

Dotés d’un flair inoui, ils guettent les personnes qui veulent entrer dans un magasin pour acheter quelque chose ou simplement y sortent les mains vides en leur tenant ce langage : « N’entres pas dans cette maison où on vend des marchandises de seconde main ou simplement à un coût élevé. Suis-moi et tu verras le magasin, dépôt où cet article est vendu à un prix raisonnable ».

Ce genre de message déroute certaines personnes qui suivent les « bana kwata » et se dirigent vers les magasins et dépôts où les prix des articles sont à la portée des potentiels acheteurs. Dans ce cas de figure, le rabatteur tout content d’avoir réussi à « détourner » un vendeur de son choix initial peut être rétribué ou éconduit.

Il n’est pas rare d’entendre un monsieur ayant acheté une valise pour dames, un poste téléviseur, un congélateur, une paire des chaussures, un ventilateur…. remercier un rabatteur pour lui avoir permis d’économiser 2,3, 5000 francs ou même plus.

Ces « courtiers » d’un genre nouveau s’intéressent à tout : appareils électro ménagers, accessoires des téléphones portables, valises, ustensiles de cuisine…..

Le « courtier » ayant réussi à mieux passer son message à ses « clients » tout au long de la journée peut ramener de quoi nourrir sa famille le lendemain.

Il est évident que les gérants des boutiques et employés des maisons de commerce ne supportent pas les rabatteurs.

C’est ainsi que les forces de l’ordre ont été déployées de manière significative dans certains coins animés de la capitale lors des festivités de fin d’année pour les sécuriser. Cette mesure, en soi, est une bonne chose. Néanmoins, quelques éléments de police ont assimilés ces « bana kwata » à des délinquants.

Habitués à la traque, les rabatteurs ont vécu un véritable calvaire lors des fêtes de fin d’année.

Le spectacle des rabatteurs ligotés comme des vulgaires malfrats a révolté plusieurs pères et mères de famille. Certains d’entre eux se sont exprimés : «Ces jeunes gens à la mine débraillée s’adonnent à cette pratique parce qu’ils sont en quête d’un moyen de survie. Ils allaient certainement faire autre chose si le problème de l’emploi ne se posait pas avec acuité dans notre pays. Pourquoi s’acharner sur eux avec brutalité ? ».

Certains policiers ont donc trouvé en cette traque l’occasion de se faire un peu d’argent sur le dos de ces pauvres jeunes-gens. Peu enclins à les écrouer, ils leur ont demandé de l’argent avant de les relâcher.

Jean- Pierre Nkutu

 

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