Le Bureau d’actions et d’Eveil Culturels (BAC), a célébré son jubilé d’argent, le samedi 1er novembre dernier, au numéro 2 de l’avenue Lwange, dans la Commune de Lemba, à Kinshasa. C’était aussi l’occasion pour l’Abbé Bruno Kabangu, Curé de la Paroisse Saint Augustin, de bénir la bibliothèque ainsi que le siège du Carrefour de la Culture et de l’Entente Intercommunautaire (CCEIC). A cette même occasion, Jean-Marie Ntantu Mey a fêté son 40ème anniversaire de vie culturelle et son obtention du prix de la culture et des arts, lui décerné, le 04 juillet 2014, à Kinshasa.
«Dis moi ce que tu fais de ta jeunesse, je te dirai ce que sera l’avenir de ton pays». Tel est la phrase qui a conduit cet événement auquel ont pris part plusieurs personnalités du pays notamment, Me Toussaint Kaputu, Bourgmestre de la Commune de Lemba, Viminde Kotakoli, Représentant du Ministère de l’EPSP, Père Léon de Saint Moulin, un des missionnaires Belges de l’église catholique (…). Devant ces hôtes de marque, Ntantu Mey a été honoré par les amis de la culture, venus des quatre coins de la RDC.
Prenant la parole, il a tenu à faire un bref aperçu sur son parcours, tout en donnant sa vision pour l’avenir de la jeunesse congolaise avec qui il a longtemps œuvré.
Il a, par ailleurs, remercié tous les partenaires avant de lancer un appel à tous ceux qui sont intéressés tant pour la collaboration que pour le partenariat. Aux autorités politiques et culturelles, il leur demande de «protéger l’éducation culturelle car, on peut beau construire mais, s’il n’y a pas une éducation civique et culturelle, ce ne serait que dépenses, parce qu’aussitôt construit, aussitôt détruit…Le durable, c’est dans la culture», prévient-il.
D’où vient-il ?
En 1969, tout en étant élève, Ntatu s’est donné corps et âme à la culture. Déjà en 5ème littéraire à l’Institut Ndobo (ex. Saint Jean Bosco) à Kikwit, au Bandundu, il avait organisé une troupe théâtrale des candidats de Frères Joséphistes de Kinzambi.
Devenu enseignant, c’est pour lui le moment favorable pour faire éclater ses talents. Il a écrit plusieurs pièces de théâtres dont «Pensée libérée et libératrice » (recueil de poèmes déjà édité), «Tour na biso » (une pièce de théâtre inédite), « Faut-il encore aller à l’école »(une pièce de théâtre inédite), « Ata ndele » (pièce de théâtre, adaptation de Topaze, inédite), « Guide des activités culturelles à l’école » (inédit), « Le Français Standard » (correction des textes d’interférence linguistique). Vu ces exploits et sa dévotion à la culture congolaise pendant 40 ans, il a fait partie des 74 Lauréats du prix national de la culture et des arts qui était décerné, le 4 juillet dernier au Grand Hôtel Kinshasa. Et, il promet de faire plus.
A propos du BAC
Créé depuis le 1er novembre 1989, le BAC est une association sans but lucratif, qui encadre les activités d’éducation civique, culturelle et sportive en milieu scolaire. Dès sa création par Jean-Marie Ntantu Mey, il travaillait en collaboration avec les Chefs d’Etablissements scolaires, les encadreurs, les parents ainsi que les opérateurs culturels. Il fallait attendre deux ans plus tard, soit le 12 septembre 1991, pour que le Ministère de l’Education Nationale agrée le BAC comme un de ses partenaires.
Notons que le BAC poursuit plusieurs objectifs, réunis autour de la formation de l’esprit critique auprès de jeunes. Parmi ces objectifs, veiller au respect du calendrier scolaire et des instructions du Ministère de l’Education nationale par tous les opérateurs culturels dans les écoles, faciliter l’organisation des conférences et autres activités culturelles, d’éducation civique et sportive, apporter un appui moral et, si possible, matériel aux jeunes artistes, et tant d’autres.
Bac, comme ami de la culture, a rendu hommages aux illustres artistes de la RDC, de leur vivant comme à titre posthume dont les cas les plus récents sont ceux de Papa Chef Kashala Mwana Ntambwa et Me G. Kamanda wa Kamanda. Le BAC a eu à participer aussi à la plaidoirie de la pratique culturelle pendant la CNS, aux Etats généraux de l’éducation et aux dernières concertations nationales, d’octobre 2013. Il a organisé l’émission promo-scolaire, en collaboration avec la Rtnc et l’Union des jeunes de Lingwala.
Comme toute association, le Bac souhaite franchir le Rubicon. Il promet de redynamiser les activités culturelles dans des écoles avec l’appui de l’EPSP.
Il est à noter que le CCEIC est donc un lieu de rencontres et d’échanges d’informations, d’expériences et des idées, relatives à la culture tels que la lecture, les entretiens, les conférences-débats, les vidéos-forum et à la cohésion entre les différentes communautés de la RDC. Pour ce faire, li dispose d’une bibliothèque, d’une bureautique, d’un cyber café, d’un post-récepteur radio. « Ensemble pour bâtir une province et une Nation unie, prospère et stable au service de toutes nos populations », telle est donc leur devise.
Lauriane Landu