Le cinéma congolais doit renaître de ses cendres. Cette reconnaissance implique la mise sur pied d’un fonds conséquent pour sa relance. A ce jour, lorsqu’on parle des images de la RD Congo, celles-ci se résument sous forme de stéréotypes axés sur les violences, la misère, la guerre, quartier obscur, enfants de la rue.
Maître Mwambayi Kalengay, enseignant d’art dramatique à l’Institut national des Arts, INA, réfléchit sur plusieurs perspectives pour la promotion de l’industrie culturelle congolaise. Entre autres, il plaide pour la renaissance du cinéma congolais.
Le cinéma congolais sous l’emprise des financiers expatriés
L’industrie du film congolais illustre sa faiblesse s’il est financé de l’extérieur, estime l’orateur. « Les donateurs vous indiquent la démarche à suivre dans la réalisation d’un film. Ceux qui financent, veulent le sensationnel…Ils ont tendance à attirer les gens sur les images négatives de l’Afrique. Cette approche de chose est dégradant pour l’Afrique », dénonce Maître Mwambayi. Il estime que le cinéma africain en général et congolais en particulier doit renaître sur de nouvelles approches plus objectives. « Evitez le sensationnel,… ». Par où est passée la créativité africaine ?
Il est temps de mettre en place le fonds de promotion cinématographique. En réalité, les besoins sont les mêmes en Afrique. C’est dans cette option, d’une part, que les Etats africains par l’entremise de leur ministère de la Culture ou équivalant doivent mettre les bouchées doubles sur cette question.
Et d’autre part, les cinéastes doivent réaliser des films qui parlent de la culture africaine, du développement des états émergents et autre performance au lieu de rester borné seulement sur des sujets apocalyptiques liés à la misère et à la conjoncture. « Jusqu’ici, les cinéastes africains ont fait des films conformément à la volonté des bailleurs et avec une ligne esthétique qui plaît à l’Occident », constatent plusieurs observateurs avertis.
Et dire que le cinéma africain, bien exploité, peut servir de vecteur des valeurs des civilisations africaines.
Du sensationnel sur la misère des autres
Le cinéma congolais doit renaître de ses cendres. Cette renaissance implique la mise sur pied d’un fonds conséquent pour sa relance. A ce jour, lorsqu’on parle des images de la RD Congo, celles-ci se résument sous forme de stéréotypes axés sur les violences, la misère, la guerre, quartier obscur, enfants de la rue. Ce chapelet de malheurs intéresse plus les objectifs de ce cinéma sensationnel sur l’Afrique. Et dire que l’Afrique en général et la RD Congo en particulier dans son étendue ne vivent pas en exclusivité de ces images apocalyptiques.
Par la renaissance du cinéma congolais, il est question d’impulser plus d’éclairage sur un cinéma plus objectif sur d’autres aspects de la vie africaine. Il faudra donc attendre de cette démarche ressortir des valeurs africaines perdues. L’orateur s’insurge encore sur la fornication sur la scène artistique qui discrédite la valeur de certaines œuvres. Surtout dans le domaine théâtral, l’art a cédé la place à l’obscénité, à l’orgie, au nom d’une certaine performance artistique. Ces nouvelles approches artistiques énervent certains spectateurs.
(Saint Hervé M’Buy)