La vision de Banza Mukalay est qu’en tout état de cause, les talents se découvrent, que le répertoire littéraire congolais s’enrichisse.
Le ministre de la Culture et des Arts, Baudouin Banza Mukalay Nsungu, a procédé, hier jeudi 26 novembre, à l‘Académie des Beaux-arts, à Gombe, à la clôture des journées congolaises du manuscrit (JCM). L’autorité ayant en sa charge la politique nationale du livre a décidé de rentrer aux sources, en amont, c’est-à-dire aux manuscrits.
«Nous avons ainsi établi que le manuscrit est le premier jet et la première intuition inspirée. Que le manuscrit n‘est pas un rebut, ni un résidu, encore moins un produit invendable; qu’il est au contraire le premier acte de parturition avec ce que cela comporte d’audace intellectuelle comme une femme primipare qui donnerait naissance après des mois de grossesse, avec toute la passion de son corps et de son esprit. A cette différence près néanmoins que le manuscrit est un bébé fragile, tâtonnant, soumis au pire et au meilleur des destins», avait déclaré e ministre Banza Mukalay à l’ouverture de ces journées.
Il s’était dit donc résolu de «balayer les préjugés et les réserves, et de donner toutes leurs chances à tous les manuscrits enfouis comme autant de talents cachés sous le boisseau ».
Ainsi donc, afin de dresser en paradigmes les meilleurs coups d’essai, le ministre a promis de « faire publier les manuscrits les plus prometteurs. Quant aux autres manuscrits, qui sont perfectibles, un comité technique les désignera pour des ateliers de perfectionnement ».
MANUSCRIT: UN POTENTIEL A CAPITALISER
Plusieurs sous-thèmes seront débattus au cours de ces journées. Hier mercredi, les deux ateliers ont porté sur les thèmes «L’écrivain et la génétique de son œuvre; puis La fabrique du texte : entre l’improvisation et la construction». Le jeudi 26 novembre 2015, jour de la clôture, les ateliers ont tablé sur « La chaîne du livre et l’édition en RDC: enjeux et perspectives »; la « Littérature orale: enjeux et avenir ? » ; et « Ecrire aujourd’hui: quels thèmes, quels genres et quelles langues ? »; puis sur « Livre et littérature en RDC: état des lieux et perspectives ».
C’est dans ce contexte que le ministre de la Culture et des Arts a invité les jeunes auteurs « au dialogue, à la quête de l’excellence ». Pou r lui, « écrire est une belle aventure de l’esprit, c’est la quête du dialogue en profondeur avec soi, et donc avec l’autre. C’est la jubilation suprême de créer et de partager le sa voit: Le manuscrit est la genèse et la jeunesse de ce partage, de l’art et du génie. Dialoguer c’est entendre mais surtout écouter l’autre; c’est regarder mais surtout voir l’autre; c’est toucher mais surtout sentir l’autre ».
Au cours de la cérémonie inaugurale de ces journées, le ministre Banza Mukalay avait décerné des brevets de participation à trois écrivains-panelistes, à savoir Masegabio Zanzu, Huit Mulongo et Jean-Claude Ntuala.
Le directeur général de l’Académie des Beaux-arts, Patrick Missassi, a souligné qu’on ne saurait parler du livre sans songer au manuscrit comme point de départ du stockage de la pensée humaine. Il a soutenu que « le manuscrit littéraire constitue un potentiel à capitaliser par l’édition ou la diffusion pour la satisfaction de nombreux lecteurs ».
Par Bienvenu IPAN