
Le Front Démocrate (FDE), met en garde la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) suite à sa tentative d’introduire une requête auprès de la Cours constitutionnelle afin d’obtenir une «prolongation des délais constitutionnels en matière électorale », sous prétexte qu’elle est incapable d’organiser les élections d’ici novembre 2016. C’est ce qui ressort de la déclaration faite par cette plateforme de l’opposition aux professionnels des médias, vendredi 18 mars dernier au siège du C.D.E.R, face aux questions d’actualité.
En effet, Jean Lucien Bussa, Coordonnateur et porte-parole du FDE, a dénoncé vigoureusement cette tentative de la centrale électorale de sortir du cadre de sa mission constitutionnelle, par son projet de saisine illégale et inconstitutionnelle et ce, en violation flagrante de la constitution.
Jean Lucien Bussa a rappelé, dans la foulée, que la Cour constitutionnelle n’est pas « le juge de la constitution ». C’est ainsi qu’il a exhorté les magistrats de ladite cour à ne pas admettre cette démarche qui lui serait proposée d’ici peu par la Ceni, car dit-il, cette juridiction jouit des prérogatives fixées par le constituant en tant qu’institution d’appui à la démocratie.
Par ailleurs, le Front Démocratique n’a pas limité sa liste d’interpellation qu’à la Ceni. Il a également mis en garde la Majorité présidentielle quant à sa démarche tendant à conditionner l’organisation des élections à la tenue d’un dialogue politique, prôné comme une panacée alors que cette option demeure illégitime, d’autant plus qu’elle est non constitutionnelle et illégale.
Jean-Lucien Bussa a fait remarquer qu’on parle actuellement de tout la scène politique, sauf de la convocation du scrutin présidentiel conformément à l’article 73 de la constitution. Il a estimé que cette attitude renvoie en effet, à la planification d’une crise de légitimité des institutions, laquelle est contraire à l’esprit et à la lettre même de la constitution du 18 février 2006.
Par ailleurs, le Front Démocratique a profité de cette occasion pour dénoncer également l’institutionnalisation de la corruption, l’instrumentalisation des cours et tribunaux, de même que la manipulation de la CENI par la Majorité présidentielle, s’agissant du traitement des dossiers de candidats gouverneurs de province, qui fait
couler ancre et salive.
A en croire cette plateforme de l’opposition, ce comportement démontre la volonté de la Majorité Présidentielle de demeurer au pouvoir, en dépit de ses échecs dans la gestion de tous les secteurs de la vie nationale, notamment en matière de sécurité à l’est du pays et de respect des droits humains.
Partant de ce fait, le porte-parole du Front Démocrate a appelé le peuple congolais à la vigilance, à défendre les acquis démocratiques et l’alternance politique conformément à la constitution. « Nous demandons à toute la population de se servir en tout temps et en tous lieu de la constitution pour la protéger et défendre la démocratie… »,
a-t-il conclu.
Perside DIAWAKU