LE FELIN TIENT UN GROS MORCEAU : Kengo contrôle le circuit financier

Mercredi 10 décembre 2014 - 09:24

Comment l’Autorité morale de l’Opposition Républicaine a réussi à placer un fidèle au Budget, un lieutenant aux Finances et un gendre à la Coopération internationale!

La Majorité présidentielle -MP- a-telle mal négocié les équilibres au sin du gouvernement de cohésion nationale ou a-t-elle simplement levé l’option de faire la part belle au leader de l’Opposition Républicaine, l’une des branches de l’Opposition parties à l’Exécutif? Quelques heures après sa publication, Matata 2 est passé à la loupe. Premier constat : Léon Kengo wa Dondo tient un gros morceau. Tiens, outre la nomination des 4 éléments issus de son propre camp, le félin se donne la possibilité de contrôler le circuit financier du pays. Ça fait débat.

C’est un Léon Kengo wa Dondo doublement requinqué qui est apparu mardi 9 décembre à la sortie officielle de l’Opposition Républicaine -OR. Kengo, sourire en coin, a affiché sa satisfaction devant son monde, finalement convaincu de sa promesse de formation d’un gouvernement de cohésion nationale à l’issue des Concertations nationales. Mais le plus grand motif de joie de Kengo est d’avoir désormais la main mise sur les finances du pays. L’Autorité morale de l’Opposition Républicaine n’a pas pu placer un de ses disciples parmi les trois vice- premiers ministres, issus du PPRD, du MLC et du PALU. Mais il passe pour l’homme le mieux servi avec quatre maroquins dont un ministère d’Etat. Bien plus, Kengo s’en tire avec trois portefeuilles clés dans le secteur des finances. Le ministre d’Etat Michel Bongongo, un fidèle des fidèles, prend les commandes du Budget, après sept ans de règne du PALU. Albert Mpeti, l’autre lieutenant, s’empare du vice-ministère des Finances souvent réservé au PPRD ou à l’un de ses alliés. Franc Apenela Muedi Malila, le gendre, est catapulté vice-ministre de la Coopération, en remplacement du PPRD Célestin Tunda va Kasende. Ça y est! Toutes les conditions sont réunies pour que Kabila perde la main dans le domaine financier. Si ce n’est pas une revanche de Kengo, contraint de payer USD 1 million pour rentrer au pays après la chute du Régime Mobutu, ces trois promotions en ont l’air. L’ancien Premier ministre du Léopard est assuré de tenir le circuit financier. Le Budget, c’est là où se fait la liquidation. Y avoir un collaborateur est une aubaine. Comme placer un proche aux Finances, là où on ordonne le paiement, et où le titulaire, le ministre, sera toujours contraint aux missions a l’étranger ou à l’intérieur du pays, entre deux avions. Le vice-ministre des Finances est donc un homme clé dans le dispositif financier. Cerise sur le gâteau, le vice-ministère de la Coopération, par où passent également des millions, ceux des partenaires et d’autres bailleurs, est également dans l’escarcelle du speaker du Sénat. Tiens, tiens!

C’est quand même trop !, s’exclame un observateur. Soudain, deux grandes questions suivent: la Majorité présidentielle MP- a-t-elle mal négocié les équilibres au sein du gouvernement de cohésion nationale ou a-t-elle simplement levé l’option d faire la part belle au leader d e l’Opposition Républicaine, l’une des branches de l’Opposition parties à l’Exécutif? Kengo serait-il gâté pour avoir collaboré à la convocation et la réussite des Concertations nationales?
Kengo parait n’est pas être allé aux Concertations pour subir. I rois fois ancien Premier ministre de Mobutu, il sait mieux que quiconque chaque crise est une opportunité pour en sortir plus fort! Certes. Mais lui laisser un gros morceau fait trembler et grincer les dents dans les rangs de la Majorité. L’arme de la politique n’est pas le cadeau. Surtout pas sur nu plateau d’or. Puisqu’il ne faut pas écarter l’hypothèse d’un probable nouveau dialogue, ces maroquins seraient considérés comme des avantages-acquis en cas «une éventuelle renégociation des postes. A la Majorité, qui a cédé les finances à un fauve, de comprendre que pour mieux négocier il faut beaucoup de tact, de ruse et d’audace.
AKM

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