LE DIALOGUE POURRAIT DÉBUTER LE 15 NOVEMBRE À KINSHASA OU MUANDA

Vendredi 6 novembre 2015 - 06:11

Saïd Djinnit de plus en plus cité comme médiateur international pour ces pourparlers entre Congolais.

Les choses se précisent de plus en plus pour la tenue du Dialogue politique en RDC. Si l’on en croit certains députés interrogés par Radio Okapi, le début dudit Dialogue, qui ne devrait pas dépasser deux semaines, serait programmé pour le 15 novembre prochain. La source cite la ville de Kinshasa ou, à défaut celle de Muanda, dans la province du Kongo Central pour abriter ce rendez-vous historique qui devrait accueillir, en principe, une centaine de personnes.

D’après certaines sources généralement bien renseignées, le problème posé par certains sur la désignation d’un facilitateur étranger ne se pose plus. Et pour cause, à en croire certaines indiscrétions, Saïd Djinnit, qui est l’Envoyé spécial des Nations Unies dans les Grands Lacs, serait choisi pour jouer ce rôle délicat. 
L’intéressé, reçu en audience hier jeudi 5 novembre au Mécanisme national de suivi (MNS), a complètement esquivé la question, prétextant qu’il n’a pas fait le déplacement des bureaux de François Muamba pour "répondre à ces genres des questions ". 
Bien plus, l’Algérien s’est même montré très allergique, alors que la presse nationale revenait à la charge par rapport à sa désignation annoncée pour le Dialogue politique entre Congolais. Réaction naturelle pour ce diplomate qui a joué un rôle de facilitateur dans la crise au Burundi bien qu’il ait fini par démissionner. D’autres sources parlent d’une médiation de la Monusco. 

SAID DJINNIT DE PLUS EN PLUS CITE

Si elle s’avère fondée, la désignation de Saïd Djinnit en qualité de facilitateur international du Dialogue fait l’affaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Le parti d’Etienne Tshisekedi et ses alliés de l’Opposition, notamment la plateforme le Front populaire contre la révision constitutionnelle de Lisanga Bonganga, ont conditionné leur participation à cette messe politique par une médiation internationale. Contrairement à leurs collègues de la Dynamique de l’Opposition qui s’y opposent, Tshisekedi et ses proches sont persuadés que " seul le Dialogue sous l’égide de la Communauté internationale peut amener les Congolais à trouver des conditions pour un processus électoral crédible ". 
Au mois d’avril dernier, la Monusco s’était aussi dit disposée à apporter ses bons offices pour un dialogue dans le cadre du processus électoral en RDC avec la coopération de la Majorité présidentielle et de l’opposition. Le directeur de l’Information publique de la Mission onusienne, Charles Antoine Bambara, l’avait affirmé lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco tenu à Kinshasa.
En son temps, Jean-Pierre Lisanga avait salué la déclaration des envoyés spéciaux qui, depuis Genève en Suisse, avaient invité les acteurs politiques congolais à aller au dialogue. "Nous sommes très contents de la position des envoyés spéciaux. Cela vient appuyer ce que demande le Front populaire et ce que demande Tshisekedi. L’accord, il n’y a pas un lieu indiqué. La CENI elle-même ne peut pas trouver un accord parce qu’elle pose problème", avait-il souligné. 
Lisanga Bonganga avait estimé que la Communauté internationale sera aussi une garantie pour que le Dialogue ne soit pas sous contrôle d’une tendance politique, notamment par la mouvance présidentielle. " La Ceni ne peut pas résoudre les vrais problèmes politiques. Nous avons eu les concertations nationales. Mais ça a donné quoi ? ", s’était interrogé le modérateur de cette plate-forme de l’Opposition.
Mais, il reste à savoir si les sujets à l’ordre du jour de ce Dialogue auront à satisfaire ce parti aîné de l’Opposition en RDC. Car, pour certaines indiscrétions, le calendrier électoral, l’enrôlement de nouveaux majeurs, la sécurisation du processus électoral, le budget des élections, la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et probablement la constitution d’une nouvelle équipe gouvernementale seraient au menu du Dialogue à venir, précise-t-on dans les milieux de certains opposants proches d’Etienne Tshisekedi. Rachidi MABANDU