La classe politique appelée à capitaliser la fibre nationaliste dans le sport

Jeudi 11 février 2016 - 15:27
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L‘abbé Paul-Augustin Madimba, curé de la paroisse St Angèle à N’sele, interpelle la classe politique à prendre en compte les signaux enregistrés lors des réjouissances populaires spontanées à la suite du succès des Léopards au Chan-Rwanda 2016.

 

«S’il y a une fibre qui tient encore le nationalisme congolais, c’est le sport ». Ce point de vue est celui du curé de la paroisse Sainte-Angèle de la N’sele, l’abbé Paul-Augustin Madimba.

Au cours d’une interview exclusive accordée au Potentiel, mardi 9 février à Kinshasa, cet homme d’église estime que le deuxième sacre des Léopards à la quatrième édition du Championnat d’Afrique des nations (Chan), est une expression de joie et d’encouragement pour toute la jeunesse congolaise. « Les joueurs congolais ont su faire oublier tant de soucis et de peines à plus de soixante millions de leurs compatriotes », a-t-il fait remarquer.

 

Et grâce à cette victoire, l’abbé Madimba fait remarquer que le sport et peut-être la musique tiennent encore le nationalisme congolais.

 

Comme à la veille de l’indépendance en 1959 où à travers le football, les Congolais s’étaient réveillés pour dire non aux injustices du colonialisme, l’abbé Madimba appelle les acteurs politiques à prendre en compte les différents signaux enregistrés lors des manifestations publiques spontanées à la suite des victoires de l’équipe nationale au Rwanda. « Les milieux sportifs, à l’instar de nos stades, regroupent toujours des centaines de milliers de supporters. Aujourd’hui, on ne va pas interdire lès compétitions sportives locales parce qu’elles drainent des masses importantes. Il faut plutôt encadrer ces masses et non les étouffer, parce qu’en étouffant, la situation risque toujours de dégénérer», a-t-il averti.

 

Selon lui, ce qui est scandé pendant les réjouissances populaires lors des victoires des Léopards donnent la sensation d’un peuple qui veut s’ex primer mais qui ne trouve pas d’occasion. « C’est ce que Kinshasa a vécu depuis le début du Chan jusqu’à l’arrivée dans la capitale de l’équipe nationale. Les gens se sont déplacés pour vivre cet événement du retour. Voir et vivre de près leurs vedettes championnes du continent africain, un peu comme ils le font quand ils suivent les championnats étrangers qu’ils frisent. Et le dispositif sécuritaire placé laissait transparaitre une peur inexpliquée. Et c’était une tâche noire que les Congolais ont gardé de l’événement. La fête a été gâchée », a-t-il regretté.

 

Par ailleurs, l’abbé Paul-Augustin Madimba a plaidé pour que comme les équipes de Mazembe et V. Club affichant une stabilité grâce aux efforts de leurs comités respectifs de coordination, que les moyens soient mis pour que d’autres équipes emboitent le pas.

 

« Les animateurs de ces deux clubs montrent leur souci de progrès. Cela devrait être la politique pour toutes les équipes locales parce que dès lors elles seront bien préparées, le pays bénéficiera toujours d’une bonne ossature au niveau national », a-t-il indiqué.

Par P.M.