La Ceni va vers un naufrage certain !

Jeudi 3 septembre 2015 - 12:28

Pas besoin d’être un spécialiste pour comprendre que face au respect du calendrier électoral global, la centrale électorale congolaise est presque sur le point de non-retour dans la noyade.
Aucune élection n’est plus importante que les autres. Tout le processus électoral doit se tenir ou jamais. Telle est la position intransigeante du Gouvernement congolais. Position qu’appuie pleinement le bureau de la Ceni. Il faut donc trouver le milliard obligatoire pour la tenue du calendrier électoral global.

Mais, avec la crise qui frappe de plein fouet le pays, sur fond de chute brutale et vertigineuses des cours mondiaux du cuivre, le trésor public menace de tomber en panne.

Alors, faut-il dans ce contexte d’une extrême fragilité, menacer l’équilibre du cadre macroéconomique à cause des élections ?
La question se pose et appelle à interroger la morale politique. Cette dernière, à en croire le Machiavélisme, ne se fonde pas sur la pratique de la loi, mais bien sur la pertinence de la mise en pratique ou non de la loi. La différence est fondamentale et c’est là tout l’objectif du grand débat républicain qui agite le pays en ce moment.

Eclairage

Ne nous voilons pas la face. Dans le contexte actuel, il n’y a pas et il ne saurait y avoir la possibilité financière de garantir le processus électoral. Que faire dans ce cas alors ?

Il n’y a qu’une seule et unique solution : le dialogue. La classe politique congolaise doit se retrouver autour d’une table pour parler sans tabou du processus électoral.
Le faire, c’est aborder les questions sensibles de la transparence des scrutins comme de la crédibilité des animateurs de la Ceni.
Mais c’est beaucoup plus et par-dessus tout, l’exigence de la question des moyens.

En effet, à quoi aura-t-il servi de définir les critères de la transparence ou de garantir la crédibilité du bureau de la Ceni, si les moyens pour les élections ne sont pas disponibles ?

Il n’y a aucune magie à faire. En dépit de toute sa bonne foi, le gouvernement ne peut rien face à la chute des cours du cuivre. De toutes les façons, la session budgétaire de septembre, sera très décisive. Elle va nous permettre de nous faire une idée précise sur la suite réservée au processus électoral.

Même alors, il ne faut pas oublier que la loi budgétaire n’est pas un acquis d’avance. C’est en somme une projection que le gouvernement peut ou non atteindre.
Là se trouve tout le sens à donner au concept de la mobilisation financière.

Nous sommes donc loin d’être sortis de l’auberge. Vivement pour la session budgétaire de septembre. Elle seule pourra nous éclairer.

LP