Qu’ont-ils donc fait les députés provinciaux pendant trois mois ?
C’est en principe ce samedi 27 juin que se clôture à Matadi, la session ordinaire de mars à l’assemblée provinciale du Kongo central. Que pourrait être le bilan de cette session ? C’est là que l’opinion trouve son intérêt, surtout les populations de la province qui ont élu des députés pour défendre leur cause en permanence. Mais, lorsque ces défenseurs du peuple semblent avoir passé le plus clair de leur temps à des occupations autres que celles pour lesquelles ils ont été élus, cela pose vraiment problème. Malheureusement, c’est ce qui a l’air d’être le cas lorsqu’on se réfère à certaines sources. Voilà qui pousse certains observateurs à parler d’ores et déjà d’une " session pour rien " au Kongo Central.
Les échos en provenance de la ville portuaire de Matadi, chef-lieu et siège des institutions de la province du Kongo Central, ne sont pas positifs. Car, il est fait état d’absence de plénière au sens propre du terme durant les trois mois impartis à la session ordinaire de mars. Mais, qu’ont donc fait les députés provinciaux pendant tout ce temps ? Voilà la question que l’on se pose à l’heure actuelle, c’est-à-dire à deux jours de la clôture de la session. Car, c’est ce samedi 27 juin 2015 que les élus du peuple du Kongo Central débuteront leurs vacances parlementaires. Ce, d’après certaines, sans avoir vraiment travaillé comme le recommande la loi.
FUITE DE RESPONSABILITES AU KONGO CENTRAL
A en croire un député provincial du Kongo Central, les seules plénières enregistrées, s’il faut parler en ces termes, c’est celle consacrant l’ouverture de la session de mars, puis celles, peut-être deux, ayant d’ailleurs trait à la réintégration des députés ayant exercé autrefois des fonctions incompatibles avec leur mandat. Depuis, poursuit le député, il n’y a jamais eu de plénière à proprement parler. Voilà qui ne peut pas plaire à la population du Kongo Central. Car, malgré cette fuite de responsabilités tout à fait flagrante, la plupart des élus ne se plaignent pas parce que leurs émoluments figurent toujours à l’ordre du jour, fait remarquer le député que nous avons abordé sous le couvert de l’anonymat. De quoi mettre la puce à l’oreille des électeurs.
Pour notre source, à la base de l’absence criante de plénière au Kongo Central, il y aurait un absentéisme prononcé. Ce qui a eu pour résultat l’absence de quorum requis pour valablement siéger à l’assemblée provinciale. Plusieurs députés provinciaux se retrouvaient à Kinshasa ou ailleurs pour des prétextes aussi fallacieux les uns que les autres. Mais, quel genre de prétexte ? "Parfois des deuils et des choses qui ne cadraient pas avec les priorités de l’assemblée provinciale du Kongo Central, bref juste pour ne pas se retrouver à Matadi ", explique notre source. Pour le député en question, c’est ce théâtre qui a occasionné l’absence des plénières durant la période de la session.
De quoi donc interpeller le président Léonard Nsimba Nzungila. Comment peut-il, lui, justifier cette absence de plénière digne de ce nom pendant trois mois ? S’agit-il purement et simplement d’une session bafouée au nom des intérêts incompréhensibles ? Car, nul ne pourrait comprendre que, trois mois durant, les députés provinciaux du Kongo Central aient passé le temps à se tourner le pouce. Comment donc expliquer, en outre, que de certains élus soient privés de leurs droits. En tout cas, au Kongo Central, la session de mars a pêché par l’absence de plénière. M. M.