Kinshasa : « Disparu » depuis samedi, l’activiste Bienvenu Matumo de Lucha réapparaît et retrouve sa famille

Vendredi 14 août 2015 - 06:26

L’activiste du Mouvement de lutte pour le changement (LUCHA) en République démocratique du Congo (RDC), Bienvenu Matumo qui était « disparu » depuis le soir du 8 août 2015, a retrouvé sa famille, dans l'après-midi du mercredi 12 août 2015.

« C'est l'Agence nationale de renseignements (ANR) qui l'avait enlevé et détenu dans ses bureaux situés près de la Primature » à Kinshasa, annonce un communiqué de LUCHA publié le même jour et qui précise que « les conditions de sa détention étaient très mauvaises ».

Se réjouissant du fait que son activiste soit retrouvé « vivant, et qu'il recouvre sa liberté », le Mouvement de lutte pour le changement note que « Bienvenu n'a heureusement pas été spécialement maltraité ».

Dans un communiqué publié mardi 11 août 2015, Amnesty international a dénoncé la disparition de Bienvenue Matumo qui serait « soumis à une disparition forcée ».

Méthodes anarchiques

La Coordination de la LUCHA, qui remercie les organisations de défense des droits de l'Homme ainsi que la Monusco et certains responsables politiques qui se sont mobilisés pour obtenir la libération de Bienvenu Matumo, « condamne, avec force, les méthodes anarchiques de l'ANR ».

« Et dont l'enlèvement et la séquestration de notre camarade n'est que le dernier exemple en date », accuse-t-il.

Pour ce mouvement citoyen, « les citoyens congolais sont en droit d'attendre d'un service attaché à leur Présidence de la République, un comportement et des agissements professionnels et respectueux de la loi ». « Malheureusement, regrette-t-il, à aucun moment le Président de la République et le gouvernement n'ont condamné de tels actes, ni demandé des comptes à leurs auteurs, ce qui laisse croire qu'ils les cautionnent ».

Les activistes de la LUCHA pensent aussi que « l'enlèvement et la séquestration de Bienvenu Matumo fait partie d'une stratégie visiblement délibérée d'intimider et faire taire la voix de la jeunesse congolaise qui, à la veille d'élections cruciales pour la RDC, aspire légitiment à l'alternance démocratique, la démocratie, la bonne gouvernance, ainsi qu'à sa pleine participation citoyenne ».

« C'est dans cette même stratégie que s'inscrit l'enlèvement, la séquestration pendant près de 50 jours, puis le simulacre de procès en cours contre deux autres de nos camarades, Fred Bauma et Yves Makwambala », ont-ils argué.

« Libération de Fred Bauma et Yves Makwambala »

Par ailleurs, ces activistes demandent au Président de la République, Joseph Kabila, de « faire le ménage dans ses Services de renseignements, et de s'assurer que les responsables des violations répétées des droits de l'Homme sont limogés et mis à la disposition de la justice ». Car, pour eux, « la fin de l'impunité tant clamée est la seule façon de garantir que ces actes ne vont pas continuer à se reproduire ».

LUCHA, qui déplore par ailleurs le « silence ou l’inaction » du Président de la République, estime que cela pourrait être interprétée comme « une caution à ses actes », et qu’« il devra personnellement en répondre un jour ».

La coordination de LUCHA demande par, par la même occasion, « la libération de Fred Bauma et Yves Makwambala, illégalement et injustement détenus à Kinshasa depuis bientôt cinq mois.

ls n'ont commis aucun crime ».

« Nous demandons aux Congolais de ne pas céder à la peur et aux intimidations, tant qu'ils luttent dans la non-violence pour leurs droits et leur dignité. Nous ne devons pas donner raison à ceux qui croient utiliser l'oppression pour nous subjuguer pour toujours », concluent les activistes de LUCHA dans leur communiqué.

 

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